Federal election 2015

A French-language transcript of last night’s debate

Every zinger. Every claim. Every bit of crosstalk. All recorded in this transcript from the French-language leaders debate. (French).

French debate. September 24 2015. (Adam Scotti/Liberal Party)

French debate. September 24 2015. (Adam Scotti/Liberal Party)

 A transcription of the federal party leaders in debate on Sept. 24 at Radio-Canada Studios in Montreal. The event was moderated by Anne-Marie Dussault. 

 

Anne-Marie Dussault: Mesdames, Messieurs, bienvenue à ce grand débat des chefs en direct de Radio-Canada à Montréal, un débat très attendu, le seul débat en français qui réunit sur sur les mêmes thèmes, la même tribune, les cinq chefs. Bonsoir, ici Anne-Marie Dussault.

Sans tarder, je vous présente les chefs des partis. De gauche à droite, monsieur Gilles Duceppe du Bloc québécois. Bonsoir Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: Bonsoir.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Stephen Harper du Parti conservateur. Bonjour Monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: Bonsoir.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Thomas Mulcair, du Nouveau parti démocratique. Bonsoir Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Bonsoir Madame Dussault.

Anne-Marie Dussault: Madame Elizabeth May du Parti vert. Bonsoir Madame May.

Elizabeth May: Bonsoir Madame Dussault.

Anne-Marie Dussault: Et Monsieur Justin Trudeau du Parti libéral du Canada. Bonsoir Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Bonsoir.

Anne-Marie Dussault: Bonsoir à vous cinq, et au nom de tous les Canadiens, je vous remercie d’être ensemble sur cette tribune. C’est l’occasion rêvée qu’ils vous entendent tous en même temps sur les mêmes questions. Alors, bienvenue.

À mes côtés, justement pour poser ces questions, mes collègues journalistes Patrice Roy de Radio-Canada, Yves Boisvert de La Presse. Bonsoir à tous les deux.

Yves Boisvert: Bonsoir.

Patrice Roy: Bonsoir, Anne-Marie. (inaudible)

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Anne-Marie Dussault: Est-ce besoin de – oui – est-ce besoin de dire que ces questions sont inconnues des chefs, bien évidemment.

Sur les cinq thèmes de la soirée que je vous rappelle à l’instant:  le gouvernement au service des Canadiens; l’économie; la gouvernance, démocratie et institutions; l’environnement; et le Canada dans le monde.

La formule de ce débat négocié avec les partis politiques a un seul grand but:  favoriser un débat ouvert et direct entre eux. Le débat de ce soir a une très large portée et regroupe un nombre sans précédent de médias, il faut le souligner. Pour la première fois, le journal La Presse et Télé-Québec s’y joignent  et le débat est diffusé sur les trois plateformes de Radio-Canada, bien évidemment, sur le site internet de La Presse, sur YouTube et en traduction anglaise sur CBC, CTV, Global et le réseau CPAC.

Mon rôle ce soir est simplement d’assurer le respect des règles, dûment négociées avec les partis politiques afin de permettre des échanges vifs, mais respectueux. Alors, Madame, Messieurs, je compte sur votre collaboration. Les Canadiens attendent vos réponses. Je vous souhaite donc un très, très bon débat.

Allons-y dès maintenant avec le premier thème de la soirée:  le gouvernement au service des Canadiens. Depuis le début de la campagne, comme à toutes les campagnes, vous faites de très nombreuses promesses à coût de millions, parfois même de milliards de dollars. Elles concernent aussi bien la santé, la culture, l’assurance-emploi, les garderies, la sécurité, la citoyenneté et combien d’autres sujets. Mais les citoyens ce soir veulent savoir si vous êtes vraiment au service des Canadiens et s’ils en ont pour leur argent.

La première question s’adresse à Monsieur Mulcair. À vous Patrice.

Patrice Roy: Merci Anne-Marie. Madame, Messieurs, bonsoir. Première question qui concerne un sujet qui préoccupe les Canadiens depuis toujours:  la santé. L’explosion des coûts, vous le savez, force les provinces à couper dans les services. En même temps, les fausses promesses rendent les électeurs malades, et ça dans tous les sujets. Les fausses promesses rendent les électeurs malades.

Première question à Monsieur Mulcair. Vous promettez 7,000 nouveaux médecins, 200 cliniques médicales alors que les services de santé ne sont pas gérés par le gouvernement fédéral. Est-ce, Monsieur Mulcair – je me permets de le dire – un mensonge ou une promesse irréaliste?

Hon. Tom Mulcair: Merci Monsieur Roy. Nous sommes en train de faire des propositions qui ont été bien chiffrées, qui vont, bien sûr, se tarder sur la collaboration et le travail avec les provinces et territoires. Monsieur Harper a refusé jusqu’à date, d’assister à une seule rencontre du Conseil de la fédération. Notre priorité, c’est justement des meilleurs services au public.

Monsieur Harper veut que vous ayez peur, peur des immigrants, peur des écologistes, peur de tous ceux qui ne sont pas comme lui. Il veut que vous oubliiez qu’il y a 300,000 chômeurs de plus aujourd’hui que lorsque la crise a frappé en 2008. Il veut que vous oubliiez qu’il a coupé en tout, dans tout, à la santé. Il a coupé à Radio-Canada, il a même coupé le service de courrier à domicile. Moi je pense que les Canadiens méritent mieux.

Monsieur Trudeau, dans le premier débat, en anglais, a dit qu’on ne pouvait pas faire confiance aux Québécois avec les règles normales de la démocratie. Moi j’ai confiance. Je suis certain qu’on mérite mieux, qu’on peut remplacer les conservateurs de monsieur Harper avec un gouvernement qui nous ressemble et qui nous rassemble. Le NPD a un plan solide et crédible, et c’est ça qu’on présente aux Québécois et l’ensemble des Canadiens dans cette élection.

 

Anne-Marie Dussault: À chaque question, il y a un débat ouvert de, cette fois-ci, de sept minutes. Alors, la première riposte à madame May. La question sur la santé, madame May.

Elizabeth May: Merci. Et Monsieur Mulcair, je suis d’accord avec tout, beaucoup de vos avez dit (sic), mais les spécifiques de l’assurance-médicaments, c’est un grand probabilité (sic) pour le, l’économiser. Nous pouvons économiser $11 milliards par année avec un système d’assurance-médicaments. C’est facile qu’on achète en vrac.

Par exemple, Lipitor, coûte au Canada plus de $800 par année, mais en Nouvelle-Zélande, ça coûte, le même produit, seulement $15 par année. Qu’est-ce que vous proposez pour l’assurance-médicaments?

Hon. Tom Mulcair: Bien, merci, parce que c’est une question très importante et le NPD a justement, la semaine dernière, annoncé qu’on voulait faire des achats groupés, souvent ainsi comme Madame May l’a dit si bien. Elle a raison. Des milliards de dollars aux provinces et territoires. Voilà un bel exemple où on peut travailler ensemble. Mais encore faut-il vouloir travailler avec les provinces et territoires.

C’est mon approche. Je sors de la politique provinciale. Je n’ai pas de peur de m’asseoir avec les gens des provinces.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Bien, je sais que pour beaucoup de gens qui écoutent ce soir, la politique fédérale peut sembler très, très loin de vous. La réalité, c’est que nous avons mis sur pieds un plan qui va vous aider directement. On promet des baisses d’impôts pour la classe moyenne payées par une augmentation de, d’impôts à, pour le 1% les plus, les plus riches.

On va donner des allocations de famille plus généreuses pour pouvoir aider ceux qui en ont de besoin en arrêtant d’envoyer des chèques aux millionnaires. Et on va investir dans nos, dans nos infrastructures et dans nos provinces.

Conservative leader Stephen Harper, left, exchanges words with NDP leader Tom Mulcair during the French language leaders debate on Thursday in Montreal. (Adrian Wyld/CP)

Conservative leader Stephen Harper, left, exchanges words with NDP leader Tom Mulcair during the French language leaders debate on Thursday in Montreal. (Adrian Wyld/CP)

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe. Je rappelle que la question c’était sur la santé.

Gilles Duceppe: Tout à fait. Et écoutez, au départ, le fédéral payait 50% en paiements de transfert pour la santé. C’est rendu à 22, on s’en va vers 18%. Alors, monsieur Harper continue de couper. Monsieur Trudeau, on n’a pas vu son cadre financier, on ne le sait pas. Quant à monsieur Mulcair, c’est Madame Régine Laurent, la présidente des Infirmières du Québec, qui dit que monsieur Mulcair a renié sa promesse.

Or, moi je pense qu’il faut être clair sur ça. Il faut revenir tout au moins à 25% de paiements de transfert pour la santé. Il faut être clair que c’est une compétence du Québec. Donc, j’aimerais savoir si les autres partis sont d’accord avec le droit de retrait du Québec dans ses propres compétences, dont la santé avec pleine compensation sans condition, parce que le Conference Board prévoit que d’ici 20 ans, le fédéral aurait effacé sa dette et que les provinces seront au bord de la faillite parce que le fédéral renie son engagement initial à 50%.

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Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: Je dois vous rappeler du bilan de notre gouvernement. Nous sommes le premier gouvernement, d’équilibrer le budget en ne pas coupant (sic) les transferts aux provinces en les augmentant. Pour la santé, les transferts ont augmenté de $20 milliards à $34 milliards cette année. Ça va continuer à augmenter à $40 milliards à la fin de la décennie.

Et parce que notre budget est équilibré pour le long terme, on peut garantir ces augmentations de transferts.

Elizabeth May: Mais vous avez abandonné l’accord de santé avec les provinces, Monsieur Harper. C’est très important de travailler ensemble pour protéger notre système universel de soins de santé, et c’est nécessaire de pas, de faire les travails (sic) ensemble avec les provinces.

Très hon. Stephen Harper: On respecte les compétences des provinces et augmente les transferts et ça va continuer.

Gilles Duceppe: (inaudible)

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Gilles Duceppe: (inaudible)

Hon. Tom Mulcair: Merci Madame Dussault.

Très hon. Stephen Harper: Dans certains cas, on augmente des dollars plus vite que les provinces les dépensent.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Merci Madame Dussault. Ce que monsieur Harper oublie de mentionner, c’est qu’il s’est assis avec les provinces à travers son ministre des Finances, pas pour discuter. C’était même pas à l’ordre du jour. Il a annoncé une coupure de $32 milliards.

Pour répondre à la question de Monsieur Duceppe ––

Gilles Duceppe: (diaphonie)

Hon. Tom Mulcair: Oui, le NPD, au terme de la déclaration de Sherbrooke, c’est un droit de retraite, pleine compensation, et contrairement aux libéraux, nous on dit que c’est sans condition. Les libéraux refusent de dire que c’est sans condition.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau, vous êtes interpellé.

Justin Trudeau: Mais monsieur Mulcair fait plein de promesses où il dirige exactement ce que les provinces vont faire. C’est drôle de voir un NPD centralisateur. Le Parti libéral s’engage à travailler directement avec les provinces parce qu’on a des grands défis au niveau du santé, de la santé. Au niveau de, de, de nos, notre population vieillissante, il faut augmenter l’investissement, les investissements en soins à domicile, il faut aider les personnes âgées, il faut travailler avec les provinces pour développer les solutions et nous avons un plan pour faire exactement ça.

Très hon. Stephen Harper: Monsieur Duceppe sait très bien que la poli-, que c’est la politique du gouvernement conservateur depuis longtemps, on respecte toujours les compétences provinces.

Hon. Tom Mulcair: Vous les respectez tellement bien que vous vous assoyez avec les provinces puis vous leur annoncez une coupure de $32 milliards.

Très hon. Stephen Harper: Non.

Hon. Tom Mulcair: C’est même pas à l’ordre du jour. ––

Très hon. Stephen Harper: Les, les (discussion entre candidats)

Hon. Tom Mulcair: Ça, c’est le respect des provinces, Monsieur Harper?  Voyons donc.

Très hon. Stephen Harper: continuer à remonter. Ce n’est pas (discussion entre candidats)

Hon. Tom Mulcair: Les coupures (discussion entre candidats) monsieur Harper, et vous le savez.

Très bon. Stephen Harper: ce sont des augmentations, 34 à 40 à la fin de la décennie.

Hon. Tom Mulcair: C’est pas vrai, monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: Chaque année, il y aura ––

Hon. Tom Mulcair: C’est pas vrai. Vous le savez

Très hon. Stephen Harper: –– (discussion entre candidats) augmentations,

Anne-Marie Dussault: Un à la fois.

Gilles Duceppe: Moi j’aimerais

Très hon. Stephen Harper: sans hausser les taxes et les impôts et sans des déficits permanents.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: Moi j’aimerais que tous les partis s’engagent à dire que ça serait 25% en paiements de transferts du coût total des coûts de santé. C’était à 50% à l’origine en 66. On va être à 18 bientôt. Or, moi je demande pas quel programme les uns et les autres proposent, mais est-ce qu’on va atteindre le 25% avec le droit de retrait, pleine compensation sans condition, qu’on soit pas obligés de dire on, on fera ce programme avec, de la façon que l’on veut?  Mais qu’on puisse placer l’argent là où on le veut puisque ça relève des compétences du Québec?

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Le Parti libéral va être un bien meilleur partenaire aux provinces que Monsieur, monsieur Harper l’a été pendant 10 ans. Nous avons besoin de s’asseoir pour parler des enjeux auxquels les provinces font face, y compris une population vieillissante. Et nous au Parti libéral, on a un plan pour augmenter le supplément de revenu garanti pour les aînés les plus vulnérables de 10%. Ça, ça veut dire $920 de plus par année dans les poches de nos aînés les plus vulnérables.
C’est ça qu’on veut faire pour aider.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Lorsque nous avons annoncé, Monsieur Roy, notre plan la semaine dernière, c’était important de savoir que c’était chiffré, c’était appuyé. On avait l’écho de l’ensemble des groupes qui travaillent dans le domaine parce qu’ils savaient très bien que lorsqu’on parlait d’un nombre X de médecins possibles avec l’argent qu’on était en train d’injecter, c’était tout à fait réaliste.

Anne-Marie Dussault: Merci. Monsieur ––

Hon. Tom Mulcair: Alors nous, tout ce qu’on fait, c’est réaliste et on va travailler avec les provinces et territoires, mais dans le cas du Québec, droit de retraite, pleine compensation sans condition.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: Seul le Parti conservateur augmente les transferts sans augmenter vos taxes et vos impôts et sans emprunter. Et c’est pour cette raison que les transferts, les augmentations de transferts aux provinces sont garanties pour l’avenir.

Anne-Marie Dussault: Madame May.

Elizabeth May: Mais garanties, mais diminuées et diminuées à ––

Très hon. Stephen Harper: L’augmen-, les augmentations

Elizabeth May: –– et c’est le rôle du gouvernement fédéral d’alléger le fardeau fiscal des provinces et de travailler ensemble sur, autour du même, la même table pour protéger notre système ––

Très hon. Stephen Harper: Plus de dollars ––

Elizabeth May: –– de santé.

Très hon. Stephen Harper: –– sont des augmentations.

Elizabeth May: Non.

Gilles Duceppe: Mais c’est le directeur parlementaire du budget là qui a dit qu’on s’en va vers le, un déséquilibre fiscal extrême. C’est lui qui a dit ça il y a, il y a pas longtemps, il y a deux mois là. Or, j’imagine qu’il a fait l’étude de la performance de monsieur Harper quand il disait ça.

Anne-Marie Dussault: Alors, merci pour ce premier débat ouvert qui vous engage. La prochaine question de relance est posée par Yves Boisvert à monsieur Harper.

Yves Boisvert: Monsieur Harper, d’ici quelques  mois, le gouvernement fédéral doit légiférer sur l’aide médicale à mourir puisqu’il y a eu un jugement de la Cour suprême à ce sujet. Vous personnellement, êtes-vous favorable à l’aide médicale à mourir, oui ou non?

Très hon. Stephen Harper: Évidemment, c’est une question très délicate. Les soins de santé, les détails des soins de santé sont livrés par les provinces. On respecte leur juridiction. Pour la décision de la Cour suprême, on va poursuivre cette décision. On a établi un comité consultatif pour développer une réponse qui respecte la décision et qui protège les intérêts des médecins, des patients, des personnes handicapées, des personnes, des personnes âgées.

Mais évidemment, on doit agir, on doit modifier le Code criminel selon la décision de la Cour suprême et on, on va le faire.

Anne-Marie Dussault: Alors, oui ou non?  La question, l’aide médicale à mourir.

Justin Trudeau: Oui, le Parti libéral appuie parce que nous sommes un parti qui comprend à quel point c’est important de protéger les gens les plus vulnérables, mais aussi de respecter les droits et libertés de tous. Nous avions demandé justement au gouvernement Harper quand la Cour suprême a donné sa, sa décision, de lancer ces consultations toute de suite, et monsieur Harper, évidemment, a traîné les pattes, a même pas voulu regarder l’exemple extraordinaire du Québec qui a démontré qu’on peut faire ça dans le respect et dans, dans la, une, avec une délicatesse magnifique.

Elizabeth May: Oui, c’est le problème, c’est que le jugement de la Cour suprême, il y a presque, c’est en févr-, février 2015. Maintenant, c’est seulement une date limite de février 2016. C’est possible d’avoir une loi préparée parce que le gouvernement monsieur, de monsieur Harper a fait rien. Le parlement attend pour une loi pour débat, pour consultation publique. Il y a rien.

C’est clair que on, la Cour suprême est claire. C’est un, c’est un question (sic) des droits dans la charte de droits et libertés. On doit le faire.

Très hon. Stephen Harper: Le comité consultatif poursuit son travail maintenant.

Gilles Duceppe: Je pense, moi, que ce travail a été fait au Québec. On peut s’en inspirer largement. Ça a été un travail exemplaire, non partisan là. Tous les partis sont d’accord au Québec. Et ils ont fait le tour du Québec. Ils ont discuté ça de façon intelligente, respectueuse des gens. Et je pense, Monsieur Harper, vous devriez vous inspirer de ça plutôt que de tenter de contourner le problème. C’est très clair. La question est claire. Il faut agir et rapidement.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Le travail que le Québec a fait aussi a mis des gens de différents partis autour de la table. Je me souviens de Geoffrey Kelley et de Véronique Hivon. C’était un modèle. Ma femme Catherine, qui était au Conseil de l’ordre des psychologues, a participé à présenter leur point de vue. Elle travaille depuis 30 ans en soins palliatifs et en soins de longue durée, donc c’est une question sur laquelle je suis sensibilisé.

Et c’est vrai que c’est délicat, mais ça nous empêche pas d’agir. Le fédéral a la seule responsabilité du Code criminel. Et je peux vous garantir une chose:  le NPD va faire un vote libre. Jamais je condrais-, contiendrais qui que ce soit là-dessus. Mais c’est pour ça que ça doit être une consultation réelle, large et sincère.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Je suis content ––

Très hon. Stephen Harper: On va de (discussion entre candidats) ça sera la première fois.

Justin Trudeau: Je suis content qu’on soit en train de parler d’enjeux comme ça, mais ça, ça démontre encore une fois que malheureusement les gens pensent que le gouvernement fédéral est trop loin d’eux sur des décisions comme ça. Nous pouvons aider directement les familles canadiennes en baissant les impôts pour la classe moyenne, en les augmentant pour le 1% des mieux nantis, en faisant des allocations générales familiales plus généreuses en ne pas envoyant à des, à des familles de millionnaires.

Le gouvernement fédéral peut faire une différence pour mettre de l’argent dans leurs poches. Moi, j’ai un plan pour faire ça. Les autres partis n’ont pas de plan concret pour aider la classe moyenne à créer de la croissance.

Hon. Tom Mulcair: Monsieur Trudeau, on attend toujours de voir vos chiffres.

Gilles Duceppe: Pour le cadre financier, monsieur Trudeau.

Hon. Tom Mulcair: Et vous avez pas déposé de cadre financier jusqu’à date. Nous, on l’a fait. ––

Justin Trudeau: Monsieur Mulcair, Monsieur Mulcair, vous savez très bien (discussion entre candidats)

Hon. Tom Mulcair: Personne vous a coupé, Monsieur Trudeau. Laissez-moi finir ma réponse.

Justin Trudeau: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Personne vous a coupé. Monsieur Trudeau et Monsieur Harper sont en faveur de coupures de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour les sociétés les plus riches. Le NPD a un plan pour augmenter leurs impôts. C’est pour ça qu’on est dans le trou, à cause d’eux autres.

Anne-Marie Dussault: Est-ce, est-ce que

Elizabeth May: Peut-être que Monsieur (discussion entre candidats)

Anne-Marie Dussault: Un à la fois.

Elizabeth May: (inaudible) la question. Ce n’est pas la réponse à la question.

Justin Trudeau: Monsieur, monsieur Mulcair sait très bien que nous avons déposé notre cadre financier ––

Hon. Tom Mulcair: C’est faux,

Justin Trudeau: –– parce qu’il nous attaque dessus tout le temps.

Hon. Tom Mulcair: complètement faux, monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Nous avons fait le choix de la franchise.

Hon. Tom Mulcair: (discussion entre candidats) jamais déposé.

Justin Trudeau: Nous allons faire trois déficits +modestes ––

Hon. Tom Mulcair: (inaudible) déposé votre (inaudible).

Anne-Marie Dussault: Un à la fois s’il vous plaît.

Justin Trudeau: pour pouvoir investir dans l’avenir de notre pays, investir nos commu-, dans nos communautés. Monsieur Harper a décidé d’équilibrer le budget à tout prix et donc, ne peut pas ––

Anne-Marie Dussault: Sur la question.

Justin Trudeau: –– dans nos communautés.

Anne-Marie Dussault: Sur la question. Monsieur Harper, vous voulez intervenir sur la question.

Très hon. Stephen Harper: Sur, sur la question de la classe moyenne, ce gouvernement ––

Anne-Marie Dussault: De l’aide médicale à mourir.

Très hon. Stephen Harper: –– a donné des, des coupures de taxes et d’impôts, la grande majorité pour la classe moyenne. On a créé la prestation universelle pour la garde d’enfants utilisée par des millions de familles.

Justin Trudeau: Que vous envoyez aux millionnaires.

Très hon. Stephen Harper: Les comptes de banque libre d’impôts, utilisés par 12 millions de familles.

Elizabeth May: Peut-être (inaudible).

Très hon. Stephen Harper: Les coupures, les coupures de la TPS deux fois, 7 à 6 à 5% pour tous les Canadiens. Je peux donner une liste, et on va continuer ça en augmentant les transferts pour les prestations et en donnant plus de baisses d’impôts pour les familles.

Gilles Duceppe: Et si je vous comprends bien, on est rendu sur le cadre financier là. On est loin de la question, mais continuons sur le cadre financier, parce que Monsieur Harper, en 2004, vous vous souvenez, on critiquait les Libéraux qui avaient détourné $57 milliards de la caisse d’assurance-emploi. Vous vous étiez engagé solennellement à ne pas toucher à ça. Or, dans votre budget, vous, vous prenez l’argent dans la caisse d’assurance-emploi.

Monsieur Trudeau, on ne le sait pas, j’ai pas vu votre cadre, et Monsieur Mulcair également pige dans la caisse d’assurance-emploi.

Hon. Tom Mulcair: Un instant.

Gilles Duceppe: Et ça, sur ça, je cite monsieur Guy Caron,

Hon. Tom Mulcair: Un instant.

Gilles Duceppe: Je cite, interrompez-moi pas là, j’étais en train de citer monsieur Caron, votre porte-parole financier, qui déclarait les surplus de la caisse sont dans les surplus de notre cadre financier. En d’autres mots, les surplus qu’on retrouve dans votre feuillez là budgétaire sont, contiennent

Anne-Marie Dussault: Monsieur

Gilles Duceppe: les surplus de la caisse d’assurance-emploi.

Hon. Tom Mulcair: Monsieur, Monsieur,

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: Monsieur, Monsieur Duceppe, selon notre plan, sur notre plan, la caisse de l’assurance-emploi sera équilibrée et on a, on sera dans une position de réduire les cotisations salariales, salariales de 20% d’ici 2017. C’est notre plan.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Les Libéraux et les conservateurs ont pigé à hauteur de $57 milliards dans la caisse d’assurance-emploi.

Justin Trudeau: Vous gardez les cotisations élevées, Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Cette semaine, à, au Nouveau-Brunswick, on a promis d’instaurer un conseil d’administration neutre et indépendant et mettre cette caisse à l’abri d’eux autres à l’avenir.

(discussion entre candidats)

Anne-Marie Dussault: Alors cette question.

Elizabeth May: La réponse est claire pourquoi (discussion entre candidats) nous n’avons

Anne-Marie Dussault: Une autre question.

Elizabeth May: la réponse à la Cour suprême du Canada. Alors au sujet de le même, aide à mourir.

Anne-Marie Dussault: Vous allez être invités, vous allez être invités à répondre à une autre question cette fois-ci posée par Yves Boisvert. Par Patrice.

Patrice Roy: Oui, merci Anne-Marie. On va poser la question. On verra pour les réponses, mais on a suivi, vous avez suivi, comme nous tous, l’affaire du niqab depuis une bonne semaine dans cette campagne. Monsieur Mulcair, vous avez longuement expliqué votre position hier. Monsieur Trudeau, la question s’adresse à vous, mais elle s’adresse à tous les chefs, puis on aimerait avoir une réponse là-dessus la plus précise possible.

Au-delà de la cérémonie de citoyenneté, ne serait-il pas raisonnable, comme une majorité de Canadiens le croit, que les services du gouvernement se donnent et se reçoivent à visage découvert?  Oui ou non?  Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Bien d’abord, on sait très bien pourquoi on est en train de parler de cette discussion-là, parce que M. Harper et M. Duceppe veulent jouer sur la peur et la division encore une fois. Ma position est très claire, vous la savez tous, vous la connaissez tous. Je crois que si un homme ne peut pas imposer sa volonté de, pour, comment une femme s’habille, on devrait pas avoir un état qui impose comment une femme devrait pas s’habiller.

Je comprends que c’est un, une question qui met bien des gens mal à l’aise, mais pour moi, un État, l’État c’est là pour défendre les droits des minorités, défendre les droits des femmes.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: On, on parle ici d’une question fondamentale. C’est la question de l’égalité entre les hommes et les femmes dans notre société. Or, comme monsieur Trudeau nous dit qu’on, qu’on divise, l’Assemblée nationale du Québec est  unanime. Les libéraux, les péquistes, les caquistes, Québec solidaire, le maire de Montréal, Monsieur Coderre, le maire de Québec, Monsieur Labeaume, le maire de Saguenay, Monsieur Tremblay.

Quatre-vingt-dix pour cent de la population du Québec, bien on divise pas. On divise pas. On respecte, je pense, cette volonté fondamentale qu’ont les Québécois et les Québécoises de dire les hommes et les femmes doivent être égaux dans la société. Et nous, on a proposé ––

Justin Trudeau: Mais vous allez imposer

Gilles Duceppe: –– je vais terminer, je vais terminer.

Justin Trudeau: sur des femmes ––

Gilles Duceppe: On a proposé un projet de loi ––

Justin Trudeau: ce qu’elles ne peuvent pas porter, Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: nous dès 2007 demandant à ce qui n’ait pas de vote à visage couvert.

Anne-Marie Dussault: Très bien. M. Trudeau.

Gilles Duceppe: Et Monsieur Harper, lui, c’est sur l’assermentation seulement. Ça arrive une fois dans la vie. Moi, je m’engage, le premier projet qui sera déposé par le Bloc Québécois, ce sera très clair, interdire qu’il y ait vote à visage découvert, assermentation,

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: recevoir ou donner des services publics à visage couvert.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau, ensuite Monsieur Mulcair.

Justin Trudeau: Monsieur Duceppe, les gens à la maison savent très, très bien ce que vous êtes en train de faire. C’est un enjeu que vous croyez pouvoir pousser pour, pour distraire du fait que vous ne pouvez pas faire une différence dans la vie des gens. Nous, on a un plan pour créer de la croissance économique, pour investir dans les familles. C’est de ça qu’on veut parler ce soir.

Anne-Marie Dussault: Sur le niqab, monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: M. Harper tente de cacher son bilan en arrière du niqab. Quatre cent mille bons emplois perdus dans le secteur manufacturier, ça il veut ne pas en parler. Trois cent mille chômeurs de plus aujourd’hui que lorsque la crise a frappé en 2008, ça non plus, il ne veut pas en parler. Il ne veut pas parler de tout ce qu’il a coupé depuis qu’il est là.

Il se cache derrière cette question tellement divisive. J’ai eu l’occasion de le dire hier. Je suis en faveur de la règle existante qui prévoit qu’une femme doit se dévoiler avant de pouvoir se faire assermenter. Ça, c’est évident. Mais croyez-moi, c’est juste Monsieur Harper qui en train de pousser cette question parce qu’il voit son avantage. Et je suis tellement étonné de voir le Bloc Québécois, jadis tellement progressiste, en train d’embarquer dans l’arène sur une telle question si divisive.

Moi je veux qu’on s’unisse avec un seul objectif, se donner un gouvernement progressiste, se débarrasser des conservateurs de

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper.

Hon. Tom Mulcair: Stephen Harper. Ça, c’est ma priorité.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper, riposte.

Très hon. Stephen Harper: Notre position depuis longtemps est quand on se joint à la famille canadienne, on ne de-, on ne devrait pas cacher l’identité. Et c’est la raison pour laquelle on, on croit que des nouveaux citoyens doivent prête serment à visage découvert. Mais Monsieur Mulcair, jamais, je ne vais jamais dire à ma jeune fille qu’une femme devrait se couvrir le visage parce qu’elle est une femme.

Hon. Tom Mulcair: Monsieur Harper, si vous voulez ––

Très hon. Stephen Harper: Mais (discussion entre candidats)

Hon. Tom Mulcair: –– battre contre l’oppression, attaquez-vous à l’oppresseur, attaquez-vous pas à la femme,

Très hon. Stephen Harper: Ce n’est pas acceptable pour moi. C’est acceptable pour vous. Ce n’est pas acceptable (discussion entre candidats ) tout le Canada.

Hon. Tom Mulcair: Monsieur Harper. Attaquez-vous à l’oppresseur si vous croyez qu’il y a oppression là-dedans. Ayez le courage de faire ça. Mais c’est pas en privant ces femmes de leur citoyenneté et de leurs droits que vous allez réussir à les aider.

Très hon. Stephen Harper: Monsieur Mulcair, nous avons, nous les Canadiens, avons, avons ––

Hon. Tom Mulcair: Vous êtes en train de jouer un jeu politique dangereux, Monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: avons le droit dans une cérémonie politique canadienne, d’établir des règles,

Hon. Tom Mulcair: Vous allez signer les papiers d’un nouveau (discussion entre candidats)

Très hon. Stephen Harper: des règles de base qui respectent nos valeurs (inaudible)

Hon. Tom Mulcair: (discussion entre candidats)  Vous allez signer les papiers de nomination d’un nouveau gars qui a dit ––

Très hon. Stephen Harper: Même, même vos candi-, même vos candidats ––

Hon. Tom Mulcair: –– les hommes bruns devraient plus voler les jobs des blancs.
Anne-Marie Dussault: Un à la fois s’il vous plaît.

Très hon. Stephen Harper: –– (inaudible).

Hon. Tom Mulcair: Ça, c’est votre monde, Monsieur Harper.

Anne-Marie Dussault: Un à la fois s’il vous plaît. Monsieur, Monsieur Mulcair. (discussion entre candidats)  Mons-, Messieurs, Mess-, Messieurs, ah, merci.

Gilles Duceppe: Je voudrais répondre à monsieur Mulcair moi.

Anne-Marie Dussault: Une seconde. Monsieur,

Justin Trudeau: J’ai-, j’aimerais entendre madame May. Il y a une femme sur la scène là.

Anne-Marie Dussault: Oui. J’allais, oui merci. Voulez-vous prendre ma place au (inaudible)?

Justin Trudeau: Oui, oui, vous aussi, bien sûr.

Anne-Marie Dussault: Mais vous aussi, on veut tous entendre madame May. Monsieur Duceppe, vous avez pris assez long, plusieurs secondes au début de ce débat. C’est important que les Canadiens vous entendre. Je vous inviterais, s’il vous plaît, à ne pas parler tous les deux en même temps. Madame May.

Elizabeth May: Je suis en accord avec Monsieur Mulcair puis aussi Monsieur Trudeau parce que c’est en fait une, un faux débat maintenant. Nous sommes en plein d’élections, campagne d’élections. Nous avons les vrais enjeux, les vrais défis au Canada. Quel est l’impact du niqab sur l’économie?  Quel est l’impact du niqab sur changements climatiques?  Quel est l’impact du niqab pour les chômeurs?  Et un faux débat absolument pour les distractions et pour éviter les débats sur les vrais défis pour le Canada.

Gilles Duceppe: Bien, moi je pense que

Anne-Marie Dussault: Quinze secondes à monsieur Duceppe, puis ensuite Monsieur

Gilles Duceppe: L’égalité entre les hommes et les femmes, c’est pas une distraction, c’est pas un faux débat. Et Messieurs (inaudible), qui était votre collègue, Monsieur Mulcair, disait que le niqab c’est le symbole d’asservissement des femmes. Il y a eu un consensus au Québec, c’est 90%. Est-ce qu’on va dire que l’Assemblée nationale du Québec, unanimement, est en train de distraire l’opinion publique, pose un faux problème?

Anne-Marie Dussault: Monsieur, alors, dans les dernières ––

Gilles Duceppe: Je pense, moi, qu’il y a quelque chose là. Il faut l’affirmer. Il ne faut pas que les femmes se fassent (inaudible)

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe,

Elizabeth May: Pour les femmes, où est l’enquête pour les femmes assassinées et

Gilles Duceppe: pour gagner des votes, gagner

Elizabeth May: (inaudible)

Gilles Duceppe: des votes à Toronto, ils sont prêts à renier

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe, s’il vous plaît.

Gilles Duceppe: l’égalité des hommes et des femmes dans notre société.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe, laissez répondre. En rafale, il reste 25 secondes à ce bloc. Chacun 10 secondes, cinq secondes. (inaudible)

Justin Trudeau: C’est une question qui va pas créer d’emplois. Je, je défends les droits des femmes.

Anne-Marie Dussault: Madame May.

Elizabeth May: Pour les droits des femmes, où est l’enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées?

Anne-Marie Dussault: Merci.

Hon. Tom Mulcair: Si monsieur Harper continue à se cacher, tout le monde va comprendre que pour lui, c’est une arme de distraction massive.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper, la fin (inaudible)?

Très hon. Stephen Harper:
Le serment à visage dévoilé, c’est juste le gros bon sens. Ça défend nos valeurs d’égalité et d’ouverture.

Anne-Marie Dussault:
Merci. Alors c’est un débat certainement enflammé. Je vous rappellerais que chaque thème, celui-ci, le gouvernement au soin des Canadiens va se terminer sur la question – la même question à vous cinq et vous avez chacun 25 secondes pour y – pour y répondre. Alors la question est posée par Yves Boisvert.

Yves Boisvert:
Partout au Canada, les gouvernements demandent aux citoyens de se serrer la ceinture, mais pendant ce temps-là, des milliards échappent au fisc dans les paradis fiscaux. Quel engagement prenez-vous à ce sujet?

Anne-Marie Dussault:
Alors le tirage au sort a désigné monsieur Trudeau pour répondre en premier.

Justin Trudeau:
Bien on peut pas être contre la vertu. On est en faveur de – de s’assurer que les paradis fiscaux ne soient pas utilisés par les Canadiens. On doit travailler avec les autorités nécessaires pour s’assurer qu’on est en train de – de s’assurer qu’il y a pas de tricheries.

Anne-Marie Dussault:
Merci. Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair:
Je tiens à féliciter Brigitte Alepin, la cinéaste québécoise qui a fait du bon travail en mettant ça devant tout le monde dans son film, Le prix à payer. Aussi il y a le British Tax Justice Network qui a conclu qu’il y avait des milliers de milliards cachés. Monsieur Harper veut ne rien faire. C’est son monde à lui. Moi, je veux m’assurer qu’on va aller chercher cet argent-là parce qu’à chaque fois qu’on laisse échapper cet argent-là au fisc, c’est la classe moyenne qui finit par pâturer et payer encore plus de taxes. Nous, on va aller le chercher, cet argent-là.

Anne-Marie Dussault:
Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe:
Ça a été un des principaux combats que le Bloc a menés au cours des ans contre les paradis fiscaux et à ce moment-là, c’était les conservateurs qui étaient au pouvoir. On a continué à le mener sous monsieur Harper et moi, je pense qu’il faut s’attaquer en premier lieu aux banques canadiennes qui ont beaucoup de filiales dans ces paradis fiscaux et revoir chacun des traités que le Canada signe avec des paradis fiscaux. Ça, moi je pense que c’est essentiel à faire et on a tous les pouvoirs, le fédéral a tous les pouvoirs pour agir de la sorte.

Anne-Marie Dussault:
Merci, Monsieur Duceppe. Madame May?

Elizabeth May:
Oui, merci. Il y a plus de 170 milliards de dollars, d’argent parti en évasion fiscale et on doit le retrouver. C’est – c’est un scandale que nous avons les taxes – l’argent dans les paradis fiscals (sic). C’est clair que les impôts, c’est essentiel ici au Canada, pas dans les paradis d’étrangers.

Elizabeth May:
Merci, Madame May. Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper:
Ce n’est pas – c’est correct que nous favorisions la réduction des taxes et des impôts, mais c’est essentiel que les riches, que les grandes compagnies payent leur juste part et dans chacun de nos budgets, il y a des étapes, des milliards de dollars pour retourner – pour éliminer ces paradis fiscaux et on a – on a signé une entente, on a conclu une entente avec nos partenaires du G7 pour poursuivre ces objectifs.

Anne-Marie Dussault:
Merci, Monsieur Harper. Le second thème de la soirée, l’économie. Le Canada est en récession technique. Les prévisions de croissance à l’échelle mondiale sont à la baisse comme au Canada. Plusieurs Canadiens se sentent pris à la gorge tellement ils sont endettés. L’écart se creuse de plus en plus entre les plus riches et les plus pauvres.

Tout n’est pas sombre, mais de nombreux travailleurs parmi vous s’inquiètent pour leur emploi. Les citoyens se demandent donc si vous avez le pouvoir de faire quelque chose pour améliorer leurs conditions de vie et surtout leur redonner espoir. La première question est adressée à monsieur Gilles Duceppe. Patrice?

Patrice Roy: Merci, Anne-Marie. Disons-le clairement, de plus en plus de gens estiment, des gens qui nous écrivent, des gens à qui on parle que les gouvernements n’ont plus vraiment de pouvoir sur l’économie ou choisissent d’en faire le moins possible. On vous accuse souvent, Monsieur Harper, d’en faire le moins possible, le laissez-faire économie.

Je vous – je vous cite un chiffre. Il y a 1,300,000 pauvres de plus au Canada qu’il y a 10 ans. Monsieur Duceppe, quel sera votre réel pouvoir à Ottawa pour améliorer le sort des gens qui nous écoutent, les chômeurs, les assistés sociaux, alors qu’en plus vous, vous êtes condamnés à l’opposition, dans le meilleur des scénarios ?

Gilles Duceppe: Bien vous savez, il y a ici là, sur les cinq, il y en a quatre qui seront dans l’opposition. Il y aura seulement qu’un premier ministre. Donc, on n’est pas pour dire que l’opposition est absolument quelque chose dont on n’a pas besoin. C’est ce qui fait en sorte que nous sommes une démocratie. Or, on a fait des propositions continuellement, tout le temps qu’on a été là et plusieurs ont été adoptées.

Par exemple en 2008, il y avait une récession, crise économique. C’est le plan d’infrastructure qu’a repris la coalition entre le NDP et les libéraux et que Monsieur Harper a repris par ailleurs lorsqu’il a rouvert la chambre en février 2009. Or il faut, en période de récession et de crise économique, c’est pas le temps d’avoir des politiques d’austérité.

Il faut plutôt que l’état investisse par exemple dans un plan d’infrastructure qui favorise l’économie de l’avenir, l’électrification par exemple des transports, qui tienne compte des besoins du Québec. On a donné beaucoup d’argent à l’automobile, mais on n’a pratiquement rien donné à la forêt pour la deuxième et la troisième transformation. Il faut également s’occuper de la culture. Un dollar en culture rapporte énormément d’argent, beaucoup plus que dans beaucoup d’autres secteurs.

Anne-Marie Dussault: Merci, Monsieur Duceppe. Monsieur Harper, la première riposte pour ce débat ouvert.

Très hon. Stephen Harper: Je peux dire que nous sommes évidemment dans une période d’instabilité économique mondiale. On le sait, ça continue depuis des années, mais pendant cette période, le Canada a eu la meilleure croissance, la meilleure création d’emplois de tous les pays du G7 et vous savez très bien que c’est ici au Canada où on a les meilleures possibilités pour l’avenir.

Notre plan vise des dépenses abordables et efficaces pour créer des emplois, aussi des baisses de taxes, d’impôts pour donner plus d’argent dans les poches des travailleurs et des familles et des – et d’équilibre budgétaire et les autres partis proposent des dizaines de milliards de dollars de dépenses additionnelles. Ça va mettre en péril la création d’emplois et notre économie.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Le Parti libéral a un plan clair pour aider les gens en détresse, en difficulté. D’abord, un million des aînés les plus vulnérables vont voir le supplément de revenu garanti augmenter de $920 par année et par rapport aux enfants pauvres, nous allons sortir 315,000 jeunes de la pauvreté en investissant des allocations plus généreuses dans les familles qui en ont de besoin en arrêtant d’envoyer des chèques aux millionnaires comme Monsieur Harper et Monsieur Mulcair veulent continuer de faire. Ça veut dire 60,000 jeunes au Québec. C’est l’équivalent d’un stade olympique rempli de jeunes qu’on va sortir de la pauvreté.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair?

Hon. Tom Mulcair: Nous, on a un plan très concret par exemple pour enlever l’échappatoire fiscale qui bénéficie aux mieux nantis dans notre société, une échappatoire fiscale pour leur permet d’acheter des options d’achat d’actions. Alors ça, c’est 500 millions de dollars par année et je l’ai annoncé à l’Institut Broadbent pour – il y a quelques mois.

À l’Institut Broadbent, j’ai annoncé qu’on prendrait cet argent, dollar par dollar puis on le dédierait exclusivement à sortir des enfants de la pauvreté. Je n’accepte pas que dans un pays aussi riche que le Canada, on a des centaines de milliers d’enfants qui vont à l’école le matin sans avoir mangé et le NDP va changer ça.

Anne-Marie Dussault: Madame May?

Elizabeth May: Oui, c’est clair que l’économie maintenant est faible. L’économie maintenant a besoin d’investissements, grands, dans les infrastructures des municipalités. Aussi pour mettre sur pied les programmes contre les gaz à effet de serre et économiser et en même temps, lance (sic) la transition énergétique vers la nouvelle économie verte et durable, et avec ça, on peut créer des emplois partout au Canada.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper: Le point central des plans des partis d’opposition, du NDP et des libéraux, sont des grosses augmentations de taxes et d’impôts en commençant avec des grosses augmentations des cotisations salariales pour les pensions et l’assurance-emploi.

Ça va coûter pour le plan du NPD, ça va coûter à un travailleur moyen qui gagne $60,000 par année $1,500 de leurs poches. On ne peut pas – ce n’est pas abordable pour nos travailleurs et c’est la même chose, c’est la même chose pour les PME. Les PME s’opposent à ça parce que – la moitié des PME disent aux – disent qu’ils vont couper des jobs avec une telle politique.

Anne-Marie Dussault: Alors on va laisser – vous avez interpellé à la fois monsieur Trudeau et monsieur Mulcair. Chacun 30 secondes avant d’aller à monsieur Duceppe.

Justin Trudeau: Le Parti libéral va pas seulement aider nos aînés vulnérables, pas seulement les jeunes, mais on a aussi un plan d’investissements de 20 milliards de dollars sur 20 – sur 10 ans dans les infrastructures sociaux (sic) ce qui comprend des logements abordables, des logements sociaux. On sait que le gouvernement fédéral se peut d’être un meilleur partenaire aux municipalités et aux provinces et c’est exactement ce que j’ai un plan pour faire.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair, avant monsieur Duceppe.

Hon. Tom Mulcair: C’est vrai qu’il y a une catégorie des Canadiens qui ne payent pas leur juste part d’impôts, c’est les grandes entreprises, les banques, les grandes pétrolières et on va augmenter leurs taxes de 2 %. Ça va donner des milliards justement pour aider les aînés dans la pauvreté, mais Monsieur Harper sait très bien que le NPD a aussi un plan pour réduire les impôts des petites et moyennes entreprises de 11% à 9% parce que nous savons que les PME créent 80% des nouveaux emplois au Canada.

Je veux aussi être un champion pour le secteur manufacturier. Cette année au Bourget à Paris, il y a pas un seul ministre du gouvernement de monsieur Harper qui s’est présenté. Quand Boeing veut vendre des avions en Chine, c’est le président Obama qui y va. Moi, je veux être ce champion pour le secteur manufacturier au Québec et au Canada. Monsieur a laissé échapper 400000 bons emplois du secteur manufacturier. Ça, c’est le bilan qu’il essaie de cacher.

Justin Trudeau: Monsieur Mulcair, monsieur Mulcair, la question était —

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau, s’il vous plaît. J’avais dit monsieur Duceppe. Je vais vous donner la parole, mais Monsieur Harper est interpellé. Alors 30 secondes pour vous puis ensuite à monsieur Harper immédiatement.

Gilles Duceppe: Bien, dès lors que l’on parle d’économie, on parle des grandes ententes internationales. Or, il y a cette entente transpacifique actuellement, la gestion de l’offre est sur la table. Moi, j’aimerais que tous les partis prennent ici l’engagement de maintenir la gestion de l’offre entièrement intacte et ne pas signer une entente qui diminue la gestion de l’offre et j’aimerais qu’on soit clairs sur ça parce que c’est sur la table. Les agriculteurs sont très inquiets. Ça a des conséquences sur toute la société québécoise.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper, vous avez été interpellé sur deux points.

Très hon. Stephen Harper: On défend toujours la gestion de l’offre au temps des négociations internationales, mais sur des coupures de taxes pour des – des impôts pour des PME, notre plan vise déjà – notre plan est en train déjà de couper ces taxes. Les propositions de monsieur Mulcair sont des augmentations —

Hon. Tom Mulcair: C’est pas vrai.

Très hon. Stephen Harper: — 10 fois plus grandes que ça.

Hon. Tom Mulcair: Nous, ça commence –

Très hon. Stephen Harper: C’est la raison pour laquelle la Fédération canadienne des entreprises indépendantes et les manufacturiers et les exportateurs du Canada s’opposent au plan de monsieur Mulcair. Pour encourager les gens d’épargner, nous donnons les baisses de taxes et d’impôts, pas des augmentations.

Justin Trudeau: C’est le – c’est le Parti libéral qui propose de baisser les impôts pour la classe moyenne en les montant pour les mieux nantis. Monsieur Mulcair propose d’augmenter les impôts sur les Rona, sur les Jean Coutu ce qui va pas créer d’emplois, qui va pas créer d’investissements et qui risque de coûter plus cher aux gens qui ont déjà de la misère à joindre les deux bouts. C’est pas ça qu’on a de besoin. On va aider les gens directement au Parti libéral.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Si le fait d’avoir coupé des dizaines de milliards de dollars comme les Libéraux et les conservateurs l’ont fait créait des emplois, on n’aurait pas 300,000 chômeurs de plus aujourd’hui, MMadameadame Dussault. La réalité, c’est que leur plan a échoué. On veut que les grandes entreprises payent leur juste part. Pour ce qui est de la gestion de l’offre, j’ai écrit au premier ministre. Il utilise des phrases maintenant pour dire “Bien, j’y pense”.

Je lui ai demandé de protéger et de défendre intégralement la gestion de l’offre. Les producteurs agricoles, les familles sont inquiètes, au Québec, en Ontario et partout au Canada et il refuse de dire qu’il va défendre intégralement. Le secteur des pièces automobiles est aussi très inquiet. On a déjà perdu 400,000 beaux emplois dans le secteur manufacturier. On risque d’en perdre 80,000 autres s’il fait rien.

Anne-Marie Dussault: Répondez rapidement à monsieur Mulcair avant madame May.

Très hon. Stephen Harper: L’entente transpacifique est une opportunité pour le Canada de devenir un partenaire d’un marché de 800 millions de clients potentiels. C’est la raison pour laquelle la grande majorité de l’économie canadienne favorise une telle entente, mais toujours, on défend la gestion de l’offre.

Hon. Tom Mulcair: Intégralement?

Très hon. Stephen Harper: On défend nos agriculteurs – agriculteurs qui ne sont pas partie – qui ne font pas partie de ce système —

Hon. Tom Mulcair: Il refuse de défendre intégralement.

Très hon. Stephen Harper: — et défendre tout – tous les secteurs dans les négociations.

Anne-Marie Dussault: Madame May?

Elizabeth May: Vous avez négocié,  c’est en catimini. Il n’y a pas un texte pour les députés et maintenant, c’est clair que l’accord transpacifique menace la gestion de l’offre —

Très hon. Stephen Harper: Parce qu’il n’y pas encore – il n’y a pas encore une entente.

Elizabeth May: — et aussi menace les diffuseurs publics et aussi maintenant, et aussi augmenter le coût des médicaments d’ordonnance. C’est affreux et nous n’avons pas une consultation.

Très hon. Stephen Harper: Madame May, nous avons augmenté les pays avec lesquels  – lesquels le Canada a des traités de libre-échange de 5 à 44 en défendant l’économie canadienne et nos secteurs —

Elizabeth May: Jamais, vous avez —

Très hon. Stephen Harper: — (inaudible) d’avoir un accès de libre-échange au marché mondial à l’avenir.

Anne-Marie Dussault: Il reste 15 secondes, cinq secondes. Monsieur –

Elizabeth May: Vous avez vendu notre souveraineté à la Chine —

Anne-Marie Dussault: Madame May —

Elizabeth May: — à la Chine avec l’accord entre le – le Canada et la Chine, encore en catimini.

Anne-Marie Dussault: Madame May —

Elizabeth May: Et retrait (sic) seulement dans le cabinet sans vos parlementaires.

Anne-Marie Dussault: Madame May, c’est terminé.

Elizabeth May: Pardon.

Anne-Marie Dussault: J’aurais aimé donner la parole à monsieur Duceppe et monsieur Trudeau. On va se reprendre dans le prochain bloc, messieurs. Ça reste sur le thème de l’économie et la prochaine question est posée par Yves Boisvert à monsieur Trudeau.

Yves Boisvert: Monsieur Trudeau, vous promettez des investissements de $125 milliards en 10 ans dans les infrastructures et des déficits pour relancer l’économie. Vous nous dites que vous voulez faire de la politique autrement, mais ça ressemble beaucoup à des vieilles recettes ça. Qu’est-ce qu’il y a d’imaginatif et de particulièrement original là-dedans?

Justin Trudeau: Au contraire. On a maintenant un gouvernement et un parti d’opposition qui sont en train de dire qu’il faut équilibrer le budget à tout prix. Or, on a des taux d’intérêt à leur niveau le plus bas sur – depuis des décennies. On a une capacité d’investir avec notre ratio dettes-PIB et on a aussi un – une économie qui ne fonctionne pas à pleine vapeur et des milliers de Canadiens qui n’ont pas d’emploi. C’est un moment pour investir dans nos infrastructures, dans nos villes. Les gens sont pris dans les métros, ils sont pris dans les – dans de la congestion. Il faut un gouvernement qui est prêt à investir tout de suite et c’est ce que nous allons faire.

Anne-Marie Dussault: Alors le débat s’ouvre avec vous. D’abord monsieur Duceppe pour la riposte.

Gilles Duceppe: Regardez, Ottawa, le fédéral investit 10 fois moins que le Québec en infrastructure. Pourtant il a des moyens bien supérieurs à ceux du Québec. Ils ont les moyens d’investir.

Justin Trudeau: C’est ce que je pense.

Gilles Duceppe: Maintenant, nous, ce que l’on propose, c’est la création d’une société des infrastructures qui peut faire en sorte que l’argent emprunté s’en va sur la dette et on amortit sur 30 ans par exemple, ce que fait le Québec et les provinces, ce que font les municipalités également, parce qu’il y a des actifs, c’est comme une hypothèque, puis un logement puis un achat. Alors, ça, on pourrait faire ça sans provoquer de déficit et je pense moi que c’est la bonne solution pour faire en sorte d’investir et sans faire en sorte également, en même temps, que l’économie en souffre.

Justin Trudeau: Mais la réalité, c’est qu’on est à un moment où les taux d’intérêt sont tellement basses – bas et l’économie a besoin de croissance. Monsieur Harper a le pire bilan de la croissance économique au – de tous les premiers ministres depuis la Grande Dépression. On a besoin d’investir, on a besoin de créer des emplois. Je suis le seul à offrir un plan historique d’investissements dans nos communautés.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Gilles Duceppe: Bien, vous n’avez pas lu notre plan.

Hon. Tom Mulcair: Oui, merci beaucoup, madame Dussault. Écoutez, monsieur Trudeau est effectivement en train de revenir sur des vieilles formules. La dernière fois que les Libéraux étaient au pouvoir, Paul Martin avec qui lui il se pavane maintenant a coupé 24% des transferts sociaux. J’étais un des ministres appelés à gérer cette crise-là. Les conservateurs sont en train de laisser une énorme dette écologique sur le dos des générations futures puis maintenant monsieur Trudeau propose comme seule solution de laisser une dette monumentale —

Justin Trudeau: Des nouveaux métros, c’est pas une dette, monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: — économique sur le dos des générations futures. Nous, on veut mettre fin à ça. On veut assumer nos responsabilités. Tommy Douglas a pris une Saskatchewan en faillite, a fait 17 budgets équilibrés et a amené l’assurance maladie. C’est là-dessus que moi, je veux tabler pour amener encore une fois des programmes sociaux dignes de ce nom, et ils vont être pérennes, soutenables, durables, pas la dette sur le dos des générations futures.

Justin Trudeau: Les années —

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper. Monsieur Trudeau, s’il vous plaît.

Très hon. Stephen Harper: Maintenant, au niveau fédéral, on investit un record dans les infrastructures, 15 fois plus grand que la dernière année du gouvernement Libéral et ces montants vont augmenter dans l’avenir et nous faisons ça sans augmenter vos taxes et vos impôts et sans emprunter et des fonds sont garantis pour l’avenir. C’est facile, c’est facile pour les autres partis de dire toujours on va dépenser plus, mais si on a une explosion de dépenses, on retournerait, comme monsieur Trudeau propose, on retournerait au déficit permanent. Même quand – quand l’économie est en croissance, on va retourner à l’équilibre budgétaire. Ça va mettre en péril nos emplois, nos programmes et notre économie.

Anne-Marie Dussault: Madame May?

Elizabeth May: Selon le Parti vert, ce n’est pas une grande question d’avoir un petit déficit ou un petit surplus. La question la plus importante, c’est la santé de l’économie partout au Canada, pour mettre sur pied les programmes pour créer les emplois et aussi nous devons investir maintenant dans les infrastructures et aider les municipalités parce qu’il y a un fardeau, un fardeau impossible pour les municipalités partout au Canada.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Les – les Canadiens savent, les Montréalais savent à quel point ça coûte cher quand on est pris dans la circulation, quand il y a pas assez d’autobus ou les lignes de métro ne se rendent pas là où on voudrait pouvoir acheter une maison. On a besoin d’un partenaire fédéral qui investir et c’est ce que nous proposons. Les autres choisissent l’équilibre budgétaire à tout pris et donc, l’austérité qui va venir avec. Moi, je propose de miser sur notre avenir, d’investir parce que des pays confiants sont toujours prêts à investir dans les outils dont on va avoir besoin pour l’avenir et les emplois qui vont venir avec.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair et ensuite Monsieur Harper.

Hon. Tom Mulcair: Mes 35 ans d’expérience comme gestionnaire m’amènent à conclure qu’il faut plus faire ça, mettre les dettes sur les générations futures. La Fédération canadienne des municipalités et le maire de Montréal veulent ce que nous offrons, un partenariat clair, fiable, à long terme. La vision à courte vue de monsieur Trudeau —

Justin Trudeau: Sans offrir d’argent, monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: — n’offre rien du tout. Nous avons un plan sur 20 ans. Juste pour la grande région de Montréal, c’est $8.7 milliards sur 20 ans. Ça, c’est un partenariat fiable à long terme.

Justin Trudeau: Mais les gens sont pris dans le trafic aujourd’hui, pas dans cinq mandats.

Hon. Tom Mulcair: Arrêtons de faire dans le court terme, arrêtons de faire comme par le passé, laissant ces dettes sur le dos des générations futures.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper: Notre budget équilibré, ce n’est pas à tout prix, c’est avec des investissements records dans les infrastructures. On élimine le déficit d’infrastructure au niveau fédéral. Quand on parle de déficit, si on abandonne un budget équilibré, l’histoire est que les déficits deviennent de plus en plus grands et ça continue. À la fin, on coupe des services. On a évité ça au Canada. C’est bon pour notre économie. C’est nécessaire de garder notre budget équilibré, de continuer à faire des investissements abordables et de continuer à baisser les taxes et les impôts pour les familles et les entreprises.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: Bien, j’ai posé la question au tout début, moi. Tous ces partis ont pigé dans la caisse d’assurance-emploi, monsieur Caron du NPD l’a dit lorsqu’ils ont présenté le plan budgétaire. Monsieur Harper nous dit j’ai un surplus de 1.9 milliard, mais il a pigé 3.3 milliards dans la caisse d’assurance-emploi, sinon c’était un déficit de 1.4.

Monsieur Trudeau, je le sais pas. Or, j’aimerais qu’il y ait un engagement très précis: on ne prend plus un sou dans une caisse où le fédéral met pas un sou. Ça appartient aux travailleurs, ça appartient à ceux qui malheureusement perdent leur emploi et j’aimerais qu’il y ait un engagement ferme ici de pris ce soir pour une caisse autonome et qu’on s’engage à ne plus piger dans la caisse d’assurance-emploi.

Anne-Marie Dussault: Est-ce que vous voulez répondre en rafale, chacun cinq secondes.

Justin Trudeau: Bien, le Parti libéral s’engage à réduire les cotisations pour les travailleurs et —

Anne-Marie Dussault: Cinq secondes chacun.

Justin Trudeau: — et de diminuer le délai de carence d’une semaine pour aider les gens à pouvoir recevoir leurs prestations pour lesquelles ils ont payé.

Anne-Marie Dussault: Madame May, en rafale.

Elizabeth May: C’est clair que nous – nous avons besoin des investissements dans les municipalités, dans les infrastructures, pas simplement —

Anne-Marie Dussault: Merci, madame May.

Elizabeth May: — mais pour la stimulation de l’économie.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Les Libéraux et les conservateurs ont piqué $57 milliards.

Anne-Marie Dussault: Merci. Monsieur Harper.

Hon. Tom Mulcair: Et c’est avec ça qu’ils ont payé les réductions d’impôts aux grandes entreprises.

Anne-Marie Dussault: Cinq secondes, cinq secondes, Monsieur.

Très hon. Stephen Harper: On a accru un déficit important pendant la crise financière. Maintenant, on équilibre la caisse de l’assurance-emploi, on crée un petit surplus et on va réduire les cotisations salariales par 20% d’ici 2017.

Anne-Marie Dussault: Merci, merci, le temps est écoulé. Autre question de relance avec Patrice.

Patrice Roy: Monsieur Harper, avec un baril de pétrole avec 40 $, on l’a beaucoup, beaucoup dit depuis plusieurs semaines, c’est comme si votre édifice économique s’était effondré. Là, vous promettez 1,300,000 nouveaux emplois pour les quatre prochaines années. Ma question est simple. Où est le plan pour diversifier l’économie canadienne? Autrement dit, où envoyez-vous tous ces nouveaux chômeurs qui sont venus de partout au Canada pour aller travailler dans le pétrole par exemple à Fort McMurray?

Très hon. Stephen Harper: On fait trois choses. Premièrement, on investit dans l’infrastructure, on en a discuté. On a aussi donné des incitatifs pour encourager l’innovation et le développement du secteur manufacturier. J’ai annoncé deux autres étapes pendant cette campagne.

C’est un plan, appuyer nos efforts dans cet – ce secteur est appuyé par l’Association des manufacturiers et exportations du Canada et on voit maintenant la croissance de ce secteur. C’est très bien en voie. La croissance de nos exportations dans ce secteur aussi, on appuie l’entraînement des gens. C’est nécessaire de faire —

Anne-Marie Dussault: Merci, merci monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: — pour continuer une économie équilibrée.

Anne-Marie Dussault: La minute est écoulée, le débat s’ouvre à vous cinq. Première réponse, c’est à monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Merci madame Dussault. Monsieur Harper a mis tous nos oeufs économiques dans un seul panier, le panier de l’extraction du gaz et du pétrole et là, il a échappé le panier. Il cherche toutes les excuses. La faute est la sienne. Il savait qu’on était en train de vider le secteur manufacturier.

On a perdu 400,000 bons emplois dans le secteur manufacturier. Ça c’est le résultat qu’il a créé, c’est-à-dire une économie moins diversifiée, moins robuste, moins stable. Nous, on propose de travailler tous les secteurs y compris le secteur du gaz et du pétrole, mais s’assurant du même coup qu’on maintient pour l’avenir une économie plus stable.

Justin Trudeau: À titre de – par exemple, nous avons besoin d’investir dans notre secteur manufacturier. Nous avons besoin d’aider. C’est pour ça entre autres que je propose qu’on annule les F-35 pour qu’on puisse avoir des contrats qui vont amener plus d’emplois ici au Canada et dans le secteur manufacturier aérospatial par exemple.

Monsieur Harper continue d’insister qu’on doit payer des dizaines de milliers de dollars plus cher et monsieur Mulcair est d’accord avec lui. Nous, de limiter un appel d’offres à un prix plafond, c’est responsable. On va créer des emplois dans l’aérospatial en étant plus intelligent dans la façon qu’on va chercher nos équipements.

Anne-Marie Dussault: Madame May?

Elizabeth May: C’est clair que monsieur Harper est mauvais gestionnaire. Maintenant, les bonnes nouvelles viennent des secteurs économiques qu’il a oubliés il y a quelques années. C’est le secteur manufacturier, le secteur forestier, le secteur agricole, des pêcheries. L’économie numérique est l’économie – le potentiel énorme de l’économie nouvelle avec les technologies propres. C’est clair que les bonnes nouvelles viennent des secteurs que Monsieur – que Monsieur Harper avec sa gestion sans vision a oubliés.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: Moi, je pense que monsieur Harper a tout misé sur le pétrole. Son plan économique repose sur le pétrole essentiellement avec les conséquences que l’on voit actuellement. Or, il importerait, je pense, de mettre fin aux privilèges fiscaux des grandes pétrolières. Ils ont un système fiscal qui est plus avantageux au Canada qu’il ne l’est au Texas. Ça, ce n’est pas des blagues. Or, moi j’aimerais que tous les partis s’engagent à ce que les banques et les pétrolières payent plus d’impôts. Ce sont des gens qui ne partiront pas du Canada évidemment parce que le pétrole est ici et les banques ont besoin de rester au Canada s’ils veulent avoir des clients, c’est évident également.

Anne-Marie Dussault: Monsieur —

Gilles Duceppe: Or ça prendrait un engagement très clair de tous les partis sur ça.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper: Maintenant, tous les secteurs sauf principalement le secteur énergétique sont en croissance. C’est à cause de plusieurs mesures que ce gouvernement a pris, prend depuis des années dans chaque budget et le secteur manufacturier travaille avec nous dans un partenariat pour développer ces programmes. Ils appuient ces programmes.

Le secteur manufacturier s’oppose aux augmentations de taxes et d’impôts par le NPD surtout et les Libéraux et ça, c’est leur position. Leur – les augmentations salariales dans le secteur manufacturier vont coûter à l’économie 100,000 emplois. C’est ce que le secteur manufacturier a dit.

 

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Très hon. Stephen Harper: On doit éviter ça en baissant les taxes.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau?

Justin Trudeau: Le secteur manufacturier a besoin – a besoin de routes et de pont en santé pour – de qualité pour qu’on puisse rendre nos produits vers les marchés. Or, on est régulièrement en train de voir que le déficit en infrastructure empêche les compagnies d’investir, empêche les emplois d’être créés. Nous avons un plan pour investir tout de suite des sommes historiques en infrastructure pour qu’on puisse créer des emplois et donner des opportunités à nos manufacturiers de réussir.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Justement, parce que les entreprises ont besoin des infrastructures comme les routes et les ponts, il faut que ces entreprises commencent à payer leur juste part d’impôts, mais monsieur Harper a eu comme —

Justin Trudeau: Ça va pas créer de l’emploi ça, monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: — de réduire par des dizaines de milliards de dollars l’impôt des grandes sociétés au Canada et si monsieur Harper avait raison que c’était ça la recette, on n’aurait pas 300 000 chômeurs de plus aujourd’hui en 2008 lorsque la crise a frappé. Il y a pire, la Banque CIBC, une des plus grandes au Canada, dit que la qualité d’emplois est très précaire, le pire – la pire qualité d’emplois depuis une génération. C’est confirmé dans d’autres études et ça aussi, c’est le bilan de monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper:           C’est la même chose, la même chanson du NPD, on va équilibrer le budget par des augmentations de taxes et d’impôts. Ça n’équilibre pas le budget, ça élimine – ça élimine des emplois. On a vu ça en Ontario, en Colombie-Britannique, maintenant en Alberta.

Hon. Tom Mulcair: Je veux répondre.

Très hon. Stephen Harper: Le secteur manufacturier lui-même s’oppose à des augmentations de taxes et d’impôts. Ce n’est pas – ce n’est pas une aide —

Hon. Tom Mulcair: Juste pour —

Anne-Marie Dussault: Un à la fois.

Hon. Tom Mulcair: Juste pour corriger.

Très hon. Stephen Harper: Il appuie des baisses de taxes et d’impôts pour les travailleurs et pour les employeurs.

Anne-Marie Dussault: Quinze secondes, monsieur Mulcair, 15 secondes, monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Les impôts seront en dessous de la moyenne en dessous des conservateurs même avec notre augmentation, alors qu’il arrête de dire n’importe quoi aux Canadiens.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe?

Gilles Duceppe: Oui, bien moi je pense que quand monsieur Harper nous dit qu’on va perdre des emplois, certainement pas en augmentant les – les règles fiscales pour les pétrolières et les banques. Ça, c’est clair. Les manufacturières, ça, il faut faire attention parce que ça, effectivement, les compagnies peuvent quitter, mais certainement pas les banques et les pétrolières.

Anne-Marie Dussault: Merci, monsieur – merci, monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: Et c’est sur ça qu’on – c’est ce qu’on leur propose exactement.

Anne-Marie Dussault: Alors le thème de l’économie va se clore sur cette question, la même question aux cinq chefs. Vous avez chacun 25 secondes pour y répondre. Et c’est Yves Boisvert qui la pose.

Yves Boisvert: L’endettement des Canadiens atteint des sommets. Monsieur Duceppe, vous parlez d’impôts aux banques, mais êtes-vous prêt à imposer un plafond de taux d’intérêt pour les cartes de crédit?

Anne-Marie Dussault: Madame May est désignée pour répondre la première.

Elizabeth May: Oui, si j’ai bien compris la question, c’est la question de l’impôt sur les cartes de crédit. Nous sommes absolument prêts de le faire. C’est important pour le consommateur. Nous avons partout au Canada pour les – pour les amis, pour les gouvernements un niveau de dette insupportable. C’est un grave – une grave menace pour l’avenir si le niveau d’intérêt va augmenter.

Justin Trudeau: Nous, on a un plan pour mettre plus d’argent dans les poches des gens. Il faut évidemment travailler avec les banques et avec tout le monde pour s’assurer que les gens n’ont pas un trop gros fardeau de dette et c’est pour ça que, nous, on va mettre plus d’argent dans les poches des familles de la classe moyenne parce que c’est ça dont on a besoin pour créer la croissance économique.

Anne-Marie Dussault: Sur le plafonnement des taux de crédit?

Hon. Tom Mulcair: Oui, le NPD a un plan pour plafonner les taux des cartes de crédit, chose que de toute évidence monsieur Trudeau n’est pas prêt à faire, mais il est prêt à dépenser des milliards sur le dos des générations futures. Il faut une longue liste puis pour tout le reste, il y a MasterCard. Nous, on veut être des gestionnaires responsables. On a un plan crédible, long terme, pour être des vrais partenaires pour les villes, pour les provinces contrairement à monsieur Trudeau qui a une vision à très courte vue qui témoigne de son inexpérience.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper: C’est vrai que les dettes des Canadiens augmentent, mais les atouts des Canadiens augmentent plus vite que ça et la réalité que les taux de faillites parmi nos familles sont à un niveau bas historique. Pour la question des cartes de crédit, on travaille toujours avec les banques, avec les PME, avec les consommateurs pour avoir des règles qui sont propres pour tout le monde.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe, le mot de la fin là-dessus.

Gilles Duceppe: Oui, il faut mettre un plafond, il faut mettre un plafond aux cartes de crédit, au taux exigé, mais il faut également s’occuper du prix de l’essence à la pompe et donner au Bureau de la concurrence les moyens d’intervenir parce qu’on voit toujours dans les grandes fins de semaine le prix de l’essence monter. Or il y a un taux – un profit qui se fait lors du raffinage. Or c’est là qu’il faut intervenir. Il faut que le Bureau de la concurrence puisse par lui-même intervenir et mener des enquêtes.

Anne-Marie Dussault: Merci, alors de l’économie nous passons au troisième thème, la gouvernance, la démocratie et les institutions. Près de 40% des Canadiens n’ont pas voté aux dernières élections fédérales. Est-ce là le signe d’un bris de confiance envers les partis, envers les institutions qui sont au fond la clé des votes de notre démocratie ? Transparence, intégrité, imputabilité, liberté, sécurité sont les mots clés de ce prochain thème, la démocratie canadienne est-elle mal menée?  Les Canadiens attendent des réponses. Saurez-vous regagner leur confiance à la tête d’un gouvernement?  La question s’adresse à Mme May d’abord et c’est Patrice Roy qui la pose.

Patrice Roy: Nous aurions, et je le dis aux gens qui nous écoutent aussi qui me regardent, nous aurions aimé peut-être ne pas parler du Sénat canadien dans un débat lors d’une campagne électorale avec des sujets beaucoup plus concrets, mais les Canadiens, je pense, puis je m’excuse pour mes enfants qui m’écoutent.

Je vais utiliser un mauvais mot. Mais les Canadiens ont été dégoûtés par tous ces scandales de dépenses au Sénat. Madame May comme monsieur Mulcair, vous souhaitez l’abolition du Sénat, mais pour ça vous savez que ça prend l’accord unanime de toutes les provinces au Canada. On ne peut pas abolir le Sénat, vous le savez, mais je le dis aussi au bénéfice des gens.

Alors une question qui est très simple. Êtes-vous prête et je pose la même question à monsieur  Mulcair évidemment, êtes-vous prête à lancer un rang de négociations constitutionnelles qui incluraient forcément la question du Québec et la question autochtone.

Elizabeth May: Pardonnez-moi, mais la position du Parti vert ce n’est pas pour l’abolition du Sénat. C’est pour la réforme du Sénat pour un Sénat qui était élu et élu par vote proportionnel. Cela a été la position du Parti vert. C’est difficile évidemment à cause de la Constitution.

Pour moi-même, je pense que la chose la plus urgente pour la réforme de notre système de démocratie c’est pour réduire le pouvoir du Bureau du Premier Ministre et ça c’est possible seulement dans la Chambre des Communes. Ce n’est pas nécessaire d’ouvrir la Constitution pour rendre les grandes réformes dans la Chambre des communes.

Anne-Marie Dussault: Merci Madame et le débat s’ouvre. Première réponse par monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Monsieur Mulcair a été très clair. Il veut lancer une méga ronde de débats et de négociations sur la Constitution pour pouvoir éliminer le Sénat. Moi j’ai démontré que malgré ses promesses, malgré les promesses de monsieur Mulcair et de monsieur Harper qui n’a pas respecté, il les a brisés 59 fois de ne pas nommer de sénateurs.

Nous avons démontré qu’on peut réformer le Sénat en enlevant la partisanerie et le favoritisme politique en faisant un choix d’écarter nos sénateurs libéraux de notre caucus. Cela a été une action concrète. Cela n’a pas exigé des négociations constitutionnelles interminables que nous annonce monsieur Mulcair avec son plan.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair?

Hon. Tom Mulcair: Autant des autres partis, Madame Dussault, on est pris avec la Constitution puis les reliques de 1867. Vous vous souvenez qu’on avait des commissions scolaires religieuses ici au Québec il y a juste quelques années. La communauté anglophone était inquiète. J’ai travaillé là-dessus à l’Assemblée nationale.

Je suis fier de ça. On a réussi à faire adopter à l’Assemblée nationale, à la Chambre des communes et au Sénat un changement et aujourd’hui on a des commissions scolaires linguistiques. On peut aussi actualiser nos institutions démocratiques.

Le Sénat, c’est passé, c’est vétuste, c’est de notre passé historique britannique – des non-élus qui font et défont les lois. Moi j’étais tellement scandalisé lorsqu’une loi sur les changements climatiques, le plus important sujet qu’aucun premier ministre ne peut jamais avoir traité pour les prochaines années, a été renversée par un Sénat non élu.

C’était la loi de Jack Layton et je me suis promis de m’assurer que le 19 octobre j’aille chercher un mandat avec les électeurs du Canada pour commencer le processus de travailler avec les provinces pour nous débarrasser enfin de cet endroit qu’un cirque admet des anciens Libéraux et les anciens conservateurs dans une sinécure avec une pension à vie.

Justin Trudeau:C’est ce que j’ai changé Monsieur Mulcair.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe:Il faut établir les faits. C’est Madame Marois qui a réussi à changer cette loi sur les commissions scolaires et c’est un changement bilatéral. Ce que vous proposez ce n’est pas du tout la même chose. C’est l’unanimité des provinces et le Québec a dit non. L’Ontario a dit non.

Les Premières Nations veulent avoir leur mot à dire. On ne pourrait pas ouvrir la Constitution sans parler des demandes du Québec et d’autres provinces, des Premières Nations. Cela me semble très clair. Et si monsieur Mulcair parle d’institution vétuste, moi je vais commencer également par la monarchie. Il n’y a pas grand monde qui en veut au Québec, la monarchie.

Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’adeptes de monarchie ici, mais il y a une chose certaine. Le jour où le Québec c’est un pays indépendant, le Sénat on n’aura pas puis la monarchie on n’aura pas non plus.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair?

Hon. Tom Mulcair: J’étais membre de l’Assemblée nationale à l’époque. J’ai bel et bien travaillé le dossier, mais c’est étonnant d’entendre le même Gilles Duceppe qui a voté cinq fois à la Chambre des communes pour l’abolition du Sénat aujourd’hui dire c’est vraiment très difficile.

Monsieur Harper s’est fait élu et est devenu chef du parti réformiste avec une promesse de se débarrasser du Sénat s’il ne pouvait pas le réformer. Aussitôt qu’il a appris que c’était trop difficile de le réformer au lieu de travailler encore il a jeté l’éponge. Moi je veux commencer le 19 octobre avec un mandat clair et nous débarrasser du Sénat.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper: Je ne rencontre pas des Canadiens qui veulent retourner à l’époque des négociations constitutionnelles et sur le sujet du Sénat il n’y a pas de consensus parmi les provinces ni pour l’abolition ni pour la réforme. Ce que nous faisons maintenant il y a 22 vacances au Sénat.

On peut laisser ces sièges vacants et on est en train de réduire les dépenses du Sénat. On a déjà réduit ces dépenses par $6 millions. Ça va continuer et ça c’est maintenant sans un consensus des provinces, c’est la meilleure façon à faire.

Justin Trudeau: Monsieur Harper a promis de ne jamais nommer de sénateurs. Il a brisé cette promesse sa première journée en tant que Premier Ministre et ensuite 58 fois après ça. On le sait très bien que des négociations avec les provinces sur la Constitution ce n’est pas ça que les Canadiens veulent.

Moi quand je m’assois avec les provinces si je deviens premier ministre je vais vouloir parler d’environnement et de changements climatiques. Je vais vouloir parler de santé. Je vais vouloir parler d’emplois pas de la Constitution et ce que monsieur Mulcair promet des négociations constitutionnelles tout de suite, je trouve ça complètement en dehors des priorités des Canadiens.

Gilles Duceppe: Vous savez la Constitution n’est pas amendable. On ne rencontre pas le soir. On l’a tenté avec Charlottetown et les Québécois ont refusé parce que c’était le passé et les Canadiens ont refusé parce que c’est trop pour le Québec. Or c’est une Constitution qui n’a jamais été acceptée par l’Assemblée nationale du Québec tant par les Libéraux que par les Péquistes.

C’est très clair. On nous a imposé cette Constitution. Il n’y a pas eu de référendum. Il n’y a pas eu de question et le Québec va bien avec ça. Si c’était l’Ontario, ce ne serait jamais passé. Ce ne serait jamais passé parce qu’on avec deux choix possibles. Qu’on laisse l’Ontario de côté, le Québec on a laissé de côté. La leçon qu’on en tire c’est que ce n’est pas changeable. On l’a essayé et la seule façon pour les Québécois et les Québécoises de sortir de ce problème-là c’est de se donner un pays.

Très hon. Stephen Harper:

Gilles Duceppe: On dépasse la date pour le Canada, c’est ça que vous me dites?

Très hon. Stephen Harper: C’est très clair. C’est un débat passé date. Les gens (discussion entre candidats) de l’économie.

(discussion entre candidats)

Elizabeth May: Je veux souligner que le plus grand scandale du Sénat c’est l’exemple que monsieur Mulcair a mentionné, quand le projet de loi C31 sur le changement climatique s’est présenté par mon collègue monsieur Bruce Hyer, mais il est rejeté par le Sénat à cause de les ordres que Monsieur Harper comme premier ministre a exigé que le Sénat rejette ce projet de loi sans étude, pas de témoignage, seulement parce que monsieur Harper déteste agir contre le gaz à effet de serre.

Il est contre Kyoto et à cause de ça le Sénat a agi contre une loi qui était acceptée par la Chambre des communes.

Anne-Marie Dussault: Vingt secondes monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: J’ai un nombre record de projets de loi des députés privés qui ont été adoptés par le parlement canadien, y compris un projet de loi de madame May elle-même.

Justin Trudeau: On voit que ce débat dans lequel on sombre ne va pas créer des emplois, ne va pas répondre à vos priorités à la maison. On veut investir. On veut vous donner des baisses d’impôt. Les gens sombrent dans des discussions de constitution, de souveraineté, d’identité.

À la place on peut parler de comment on va bâtir une économie plus forte pour la classe moyenne, pour ceux qui travaillent fort pour s’y joindre.

Hon. Tom Mulcair: Mme Dussault, ça fait 150 ans que les Canadiens se font dire qu’ils n’ont pas d’autre choix. Quand ils sont tannés des scandales des Libéraux, ils sont obligés de retourner aux conservateurs. Quand ils sont tannés du scandale du Sénat des conservateurs cette fois-ci il y a une autre option. Cette fois-ci, il y a un réel choix, un gouvernement du NPD pour remplacer les deux vieux partis.

Anne-Marie Dussault: Merci monsieur. Mulcair. Merci monsieur Mulcair. Merci, monsieur Mulcair, la question de relance. C’est lancé à monsieur Duceppe par Yves Boisvert.

Yves Boisvert: Monsieur Duceppe, l’Écosse et la Grande-Bretagne ont accepté le principe du 50% plus un lors du référendum de l’an dernier. Mais Londres avait approuvé la question référendaire. Est-ce que vous acceptez le principe selon lequel le Québec devrait négocier une question référendaire avec le premier ministre du Canada?

Gilles Duceppe: Moi je vous dirais que ça prend une question qui sera acceptée parce que ce sera plus facile et la vraie question est-ce que voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant. La dernière fois, on a mis le partenariat dans la question.

Si on l’avait pas mis, on nous avait reproché d’avoir parlé du partenariat durant la campagne et de ne pas l’avoir mis dans la question. Là, on sait qu’on ne va pas le mettre dans la question. Cela me semble une question claire. Voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant et qu’on respecte le 50% plus un. Je pense moi que c’est la règle fondamentale en démocratie.

Très clairement, je ne vois pas comment le Canada pourrait refuser de négocier parce qu’au Québec on a décidé la question, mais le Canada pourrait dire on ne veut pas négocier. On n’aime pas la question. Or je ne vois pas une question aussi claire que celle-là, voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant. Comment le Canada pourrait refuser de négocier?  Cela me semble très clair.

Il faudrait cependant que le Canada respecte la loi référendaire et non pas dépenser plus qu’il n’en avait droit la dernière fois et monsieur Mulcair qui dit a accepté que le fédéral –

Anne-Marie Dussault: On ouvre le débat, monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Soyons clairs. Les règles normales de la démocratie valent autant au Canada qu’ailleurs. J’étais abasourdi d’entendre monsieur Trudeau ouvrir le débat en anglais en disant qu’il ne faisait pas confiance aux Québécois avec les règles normales d’une démocratie.

C’était pourtant des règles lors du référendum en 80 et du référendum en 95. J’y étais. Je me suis battu pour garder le Canada uni. Je n’ai pas de leçons à recevoir de qui que ce soit là-dessus parce que je pense que c’est mieux pour tout le monde de rester dans ce grand ensemble.

Mais je respecte la démocratie. Je suis un démocrate et je n’accepte pas que ce qui vaut justement pour l’Écosse et l’Angleterre ne soit pas appliqué ici. Monsieur Trudeau dit que ça va prendre beaucoup plus qu’une majorité, mais il refuse de dire combien.

Justin Trudeau: D’abord moi j’ai dit la même chose en français et en anglais. Monsieur Mulcair aime bien en parler en français. Il ne parle pas du 50% plus un en anglais. Moi je suis la Cour Suprême du Canada. Je trouve qu’un premier ministre qui néglige et qui se bat avec la Cour Suprême ça fait 10 ans qu’on en a un.

La Cour Suprême a dit unanimement qu’un seul vote ce ne serait pas assez pour séparer le Québec du Canada et un premier ministre se doit de se débattre pour l’unité du pays et ça ne surprendra personne c’est ce que je vais faire.

Hon. Tom Mulcair: C’est faux. La Cour Suprême a dit qu’il faut être clair au niveau qualitatif, la question par exemple, la manière de compter les votes, la manière de dépenser et en termes quantitatifs dans une démocratie celui qui gagne, gagne.

(discussion entre candidats)

Je veux finir ma phrase, Mme Dussault. J’ai confiance, je fais confiance aux Québécois. Les règles normales de la démocratie peuvent s’appliquer ici. Monsieur Trudeau ne fait pas confiance aux Québécois.

(discussion entre candidats)

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau, on va reprendre notre souffle un petit peu. Monsieur Harper a la parole.

Très hon. Stephen Harper: J’ai pris des positions sur toutes ces questions il y a 20 ans pendant et après le référendum précédent et depuis cette époque, 20 ans, les Québécois sont clairs. Ils ne veulent pas d’autre référendum. Je n’ai pas l’intention de rouvrir ces débats ici. Le vrai débat aujourd’hui est sur l’économie, sur nos valeurs, sur notre sécurité, le choix entre le déficit permanent, la hausse des taxes, d’impôts, et la perte d’emploi ou des baisses des taxes, d’impôts, un budget équilibré et la création d’emplois.

Anne-Marie Dussault: En parlant d’équilibre monsieur Trudeau d’abord, monsieur Duceppe ensuite.

Justin Trudeau: Monsieur Mulcair reconnait très bien que pour enlever le mot nouveau de la constitution du Nouveau Parti démocratique parce que ça fait 60 ans qu’ils sont là il faudrait une majorité plus qu’une simple majorité pour changer leur constitution. Or pour déchirer en deux la Constitution du Canada, il prétend qu’un seul vote serait assez.

La Cour Suprême a dit très clairement unanimement que ça prenait plus que ça et ce serait à déterminer lors d’un prochain référendum. Pour moi que monsieur Mulcair ait soulevé cette question-là en français à la St Jean Baptiste et à bien d’autres moments, mais il n’en parle pas en anglais c’est un réel problème pour quelqu’un qui veut être premier ministre.

Anne-Marie Dussault: Quinze secondes monsieur Mulcair sur ça, sur ce point-là.

Hon. Tom Mulcair: La déclaration de Sherbrooke qui est écrite en anglais et en français précise notre position là-dessus. Cela n’a jamais varié. J’ai dit la même chose dans toutes les entrevues que j’ai données depuis les quatre années que je suis là. Madame Dussault, on est conséquent et on est le Nouveau Parti démocratique.

Gilles Duceppe: Monsieur Mulcair dit qu’il respecterait les lois du Québec. En 95, le fédéral n’a pas respecté les limites de dépenses.

Hon. Tom Mulcair: Moi j’étais à l’Assemblée nationale.

Gilles Duceppe: Vous étiez à l’Assemblée nationale et vous avez participé au cas d’union et le cas d’union avait des limites de financement. Le fédéral ne l’a pas respecté. La Cour Suprême a dit que le fédéral n’avait pas obéi aux lois du Québec.

Est-ce que vous croyez que le fédéral doit se soumettre aux lois du Québec, aux lois référendaires, oui ou non?

Hon. Tom Mulcair: N’imputez pas de faute qui n’est pas la mienne. J’étais un démocrate en cette élection-là. J’étais un député à l’Assemblée nationale du Québec. Je me suis battu loyalement du côté non.

Gilles Duceppe: (Inaudible) qui était financé par le fédéral et ça a dépassé les limites.

Hon. Tom Mulcair: Moi j’ai été chez moi. Il n’y a personne qui a financé quoi que ce soit. Les choses que vous dites sont fausses. Vous ne savez pas –

Gilles Duceppe: Répondez donc à la question. Est-ce que selon vous le fédéral doit respecter la loi référendaire du Québec oui ou non?  C’est clair.

(discussion entre candidats)

Anne-Marie Dussault: Un à la fois s’il vous plait.

(discussion entre candidats)

Très hon. Stephen Harper: L’économie c’est la priorité des Canadiens, l’économie et la sécurité.

Elizabeth May: Nous respectons le principe d’autodétermination des peuples, les peuples du Québec, les peuples des Premières Nations. C’est une question de respect, mais nous devons travailler ensemble pour la société pour éliminer les débats sur –

Très hon. Stephen Harper: Ce gouvernement a reconnu la nation québécoise sans ouvrir un tel débat. Ce n’est pas nécessaire.

Hon. Tom Mulcair: Quand vous avez dit dans l’opposition disant que c’est 50%, je ne dis pas le contraire monsieur Harper.

Anne-Marie Dussault: Ce thème de la gouvernance et de la démocratie ça va se clore sur cette question à vous cinq en donnant chacun 25 secondes pour y répondre et c’est Patrice Roy qui vous la pose.

Patrice Roy: Monsieur Harper, vous venez de parler de sécurité. Il y a eu ce débat au Canada sur le projet de loi qui est maintenant une loi C51. Question à tous les chefs et essayez de parler pour que je vous en prie pour que les gens vous comprennent sur cette question-là qui est importante.

Est-ce que le prix à payer pour vivre en sécurité c’est de donner encore et toujours plus de pouvoir à la police?  Autrement dit, je vous demande l’équilibre entre la sécurité et les droits.

Très hon. Stephen Harper: C’est nécessaire d’avoir la sécurité et la protection de nos droits et nos libertés. Nous faisons les deux et c’est important les deux se renforcent et dans notre projet de loi on donne plus de ressources et des pouvoirs en grands mots pour les agences de sécurité de police.

Maintenant, il y a une vraie menace dans le monde, le terrorisme djihadiste international. On doit être contre ça et on doit protéger nos libertés. C’est ce que nous avons fait.

Elizabeth May: C’est clair que cette loi C51 est la plus dangereuse loi dans l’histoire du Canada. Cette loi rend les Canadiens moins libres et en même temps rend le Canada moins sécuritaire. C’est clair que cette loi est vraiment dangereuse et comme nous avions augmenté les risques de collusion sans mettre en place un système de feu de signalisation.

Justin Trudeau: Monsieur Harper pense qu’on n’a pas besoin de rien faire de plus pour protéger nos libertés. Monsieur Mulcair pense qu’on ne doit rien faire de plus pour protéger notre sécurité. Le Parti libéral veut faire les deux en même temps. C’est pour ça que nous proposons un comité de parlementaires pour surveiller toutes nos institutions de police et de sécurité nationale. C’est cet équilibre-là que le Parti libéral a toujours su faire et qu’il va continuer de faire.

Gilles Duceppe: Cette loi ne respecte pas le nécessaire équilibre entre liberté et sécurité. C’est ce qu’il faut faire dans notre société. Sinon on fait le jeu des fanatiques. Cela étant dit il aurait fallu renforcer les pouvoirs du comité de surveillance du service de renseignements canadien.

Sur ça, je rappelle que le Parti conservateur, le NPD et les libéraux ont tous appuyé la nomination d’Arthur Porter au comité de surveillance des services de renseignements canadien. Or j’aimerais qu’ils répondent à cela.Parti conservateur

Hon. Tom Mulcair: Je suis d’accord avec Mme May. Cette loi constitue une attaque en règle contre les droits et libertés de l’ensemble des Canadiens. Quand nous on a commencé avec notre position il y avait plus de 80% des Canadiens qui étaient en faveur de la loi, mais sur une question de principe on s’est tenu debout tout comme le NPD était le seul à se tenir debout contre la loi sur les mesures de guerre de Pierre Trudeau qui a mis des centaines de Québécois en prison sans procès. On va abroger purement et simplement la loi.

Anne-Marie Dussault: Merci. Nous passons maintenant au quatrième thème du débat, l’environnement. Le monde entier est convié à Paris au mois de décembre pour la grande conférence sur le climat, considéré par plusieurs comme LA rencontre de la dernière chance. Vous savez, on compte par millions les déplacés et les réfugiés climatiques, les cris d’alarme des scientifiques, mais aussi de grandes organisations internationales se font de plus en plus entendre, même le Pape François s’en mêle de ce débat. Le temps presse. La question s’adresse à monsieur Stephen Harper. Yves Boisvert pose la première question.

Yves Boisvert: Le Canada est considéré par plusieurs comme un coq dans la lutte au changement climatique. Même le secrétaire général des Nations unies a dit que le pays manque d’ambition dans ses cibles. Aujourd’hui aux États-Unis, le pape a dit qu’il considérait que c’était un enjeu moral urgent. Nos cibles de réduction de gaz à effet de serre ne sont pas la moitié de celles de l’Europe. Monsieur Harper, vous ne serez pas gêné un peu en arrivant à la conférence de Paris sur le climat.

Très hon. Stephen Harper: Merci pour la question. Pour la toute première fois sous notre gouvernement dans une période de croissance économique, on a réduit les émissions de gaz à effet de serre. C’est la première fois qu’on a fait ça, on a fait ça en poursuivant un système de réglementation, en évitant des taxes sur le carbone pour les consommateurs.

Il y a – en 2006, quand nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons proposé qu’on a besoin d’une nouvelle entente internationale qui inclut tous les grands émetteurs. C’était une idée radicale dans cette époque. Maintenant, c’est accepté par tous nos partenaires et nos cibles sont très proches aux autres partenaires et je suis très optimiste qu’on va avoir une telle entente à Paris cette année et nous travaillons pour faire ça.

Anne-Marie Dussault: Première riposte à monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Monsieur Harper a déposé des documents aux Nations unies qui démontrent que la seule et unique raison de cette réduction, c’est parce qu’on avait perdu 400,000 emplois dans le secteur manufacturier. Une usine fermée, ça n’émet pas beaucoup de GES. Quand j’étais le ministre de l’Environnement ici au Québec, j’avais un plan clair. Chaque année que j’étais ministre, j’ai réduit les gaz à effet de serre. C’était une priorité. Il faut en faire une priorité.

Il n’y a aucune autre sujet plus important pour le prochain premier ministre que de s’assurer qu’on travaille sur les changements climatiques et pour réduire les gaz à effet de serre. C’est un bilan dont je suis fier et au fédéral, je veux amener une loi sur le développement durable comme celle que j’ai amenée au Québec, où on est allés même jusqu’à changer la charte des droits pour y inclure le droit de vivre dans un environnement sain.

Anne-Marie Dussault: Madame May.

Elizabeth May: Oui, j’avais participé aux négociations sur le changement climatique il y a beaucoup – beaucoup d’années et c’est clair que quand je regarde le – la délégation du Canada dans ces négociations avec les instructions de vous-même, monsieur Harper, le but de notre délégation, c’est de saboter les conférences sur le changement climatique. Nous – c’est pour ça que nous avons perdu notre réputation mondiale. C’est clair qu’on doit préparer pour les négociations à Paris et c’est pas possible si vous restez comme premier ministre.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

Justin Trudeau: Ça fait 10 ans que monsieur Harper fait rien sur l’environnement, on le sait très, très bien. Heureusement, entre-temps les provinces ont pris de l’avant. Le Québec, l’Ontario, la Colombie-Britannique et même l’Alberta sont allés de l’avant pour mettre un prix sur le carbone. Nous avons besoin de travailler avec les provinces pour présenter un front commun à Paris en décembre ou fin novembre pour démontrer que le Canada va faire sa part pour réduire les gaz à effet de serre et reprendre sa place de respect face à la planète.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper?

Très hon. Stephen Harper: On réduit des émissions de gaz à effet de serre. Pour  donner un exemple, on a créé une – un système de réglementation —

Hon. Tom Mulcair: Qui marche pas.

Très hon. Stephen Harper: — pour des centrales d’électricité.

Elizabeth May: Il n’existe pas.

Très hon. Stephen Harper: Qui est en train d’éliminer les centrales du charbon au Canada. Nous – c’est le plus – la plus grande source des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et nous sommes – nous serons le premier – le premier pays d’éliminer ce genre des émissions.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Duceppe.

Gilles Duceppe: Moi, je pense que monsieur Harper, son bilan est pitoyable sur l’environnement et même le fonds d’énergie propre, le Québec a reçu 11 millions, Shell Canada, 120 millions et monsieur Mulcair partage le même – le même avis sur le fonds d’énergie propre. Or, c’est pas le – c’est pas le principe du pollueur-payeur, c’est pollueur payé et moi, ce qui me surprend par ailleurs, c’est que messieurs Mulcair et Trudeau sont contre le Northern Gateway contre le Keystone XL puis ils sont en faveur d’Énergie Est qui va traverser 600 de nos rivières et le fleuve St-Laurent. Ils sont en faveur du projet Belle Dune au Nouveau-Brunswick —

Justin Trudeau: C’est faux.

Gilles Duceppe: — où il va y avoir 240 trains par jour du type de ceux qui sont passés à Lac-Mégantic. Alors je comprends pas comment ils peuvent être contre de tels projets dans l’Ouest, mais pas au Québec.

Justin Trudeau: Monsieur Duceppe, le Parti libéral est très clair. Nous nous devons de rendre nos ressources vers les marchés, mais ça se fait de façon en respectant les communautés. Ça doit se faire avec des partenariats avec les premières nations, ça doit se faire dans le – la conformité environnementale et scientifique. Or, nous avons besoin de complètement refaire le processus par lequel c’est évalué. J’ai été très clair depuis le début à ce niveau-là et je vais continuer de dire que nous allons réformer le processus d’évaluation environnementale pour qu’on puisse rendre nos ressources vers les marchés sans mettre au péril les générations futures.

Anne-Marie Dussault: Madame May.

Elizabeth May: Mais monsieur Harper a dit qu’il a mettre sur pied (sic) un système pour réduire les gaz à effet de serre. C’est pas vrai. Il a annulé le programme et  politique pour réduire les gaz à effet de serre. En même temps, il a augmenté les émissions de sables bitumineux et c’est le Parti Vert aussi, c’est contre tous les pipelines qui va transport (sic) les produits de fossiles bruts. Ce n’est pas bon pour l’économie ni pour l’environnement et c’est contre les buts de réduire les gaz à effet de serre.

Très hon. Stephen Harper: Je peux revenir à une façon —

Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper, monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: — par laquelle on réduit les émissions de gaz à effet de serre. On investit chaque année depuis notre arrivée en fonction plus de milliers de dollars dans le développement de l’énergie propre, de nouvelles technologies y compris 350 millions de dollars pour le programme du Québec et on va continuer ces investissements. Parce que – parce qu’on a un budget équilibré, ces investissements sont garantis.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair.

Hon. Tom Mulcair: Le Canada est le seul pays au monde à s’être retiré du protocole de Kyoto et c’est la faute de monsieur Harper. Ça, c’est son bilan. Les Libéraux ont signé Kyoto, mais comme Eddy Goldenberg, l’ancien chef du cabinet de Jean Chrétien l’a admis, ils n’avaient aucun plan pour rencontrer des objectifs. En fait, sous les Libéraux, on a eu un des pires bilans au monde. Je pense qu’il y avait juste le Kazakhstan qui était pire. Ça, c’est le bilan des Libéraux. Moi, je vais prendre cette responsabilité très au sérieux. Je vais m’assurer que les Canadiens puissent tabler sur nous pour rencontrer cette obligation terraine.

Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau et ensuite monsieur Duceppe.

Justin Trudeau: Bien monsieur – monsieur Mulcair parle d’avoir été ministre de l’Environnement au Québec, mais il comprend pas que son approche pour réduire les gaz à effet de serre est complètement centralisatrice. Il veut imposer d’Ottawa un système de bourses de carbone qui va pénaliser la Colombie-Britannique qui est allée de l’avant avec une taxe sur le carbone et qui va imposer son système d’Ottawa sur Québec et Ontario.

Hon. Tom Mulcair: C’est complètement faux.

Justin Trudeau: C’est – vous avez pas mis de plan, vous avez rien expliqué de votre plan. Vous êtes en train d’être centralisateur et c’est vraiment désolant pour le Québec.

Anne-Marie Dussault: Merci, monsieur Trudeau. Monsieur Duceppe d’abord et monsieur —

Gilles Duceppe: Oui, monsieur Mulcair déclarait au débat en anglais qu’Énergie Est, c’était un win-win-win et au Québec, ils veulent nous faire croire qu’ils sont pas tout à fait pour. Je prends des citations. En 2010, Thomas Mulcair disait en français, “Nous savons qu’il est impossible de continuer l’exploitation des sables bitumineux sans gravement affecter la santé des êtres humains et sans détruire à tout jamais d’importants écosystèmes” Thomas – Tom Mulcair en anglais en 2010, “Vous ne m’entendrez jamais parler contre le développement des sables bitumineux “. J’aimerais savoir si Tom parle à Thomas de temps à autre et quelle est la véritable position du NPD.

Anne-Marie Dussault: Alors vous êtes interpellé, quinze secondes avant monsieur Harper.

Hon. Tom Mulcair: Je n’approuverais jamais Énergie Est avec le système bâclé de monsieur Harper. Il n’y a pas de possibilité d’approuver quoi que ce soit. Il a éviscéré un ensemble de lois environnementales. Il y a plus de processus complet et crédible au Canada et encore une fois, c’est la faute de Stephen Harper.

Anne-Marie Dussault: Sur cette question, monsieur Harper.

Très hon. Stephen Harper: L’ancien gouvernement a signé l’accord – a signé le protocole de Kyoto et a raté les cibles par 30%. Ce n’est pas juste d’exposer les contribuables pour – à des peines pour ça.

Anne-Marie Dussault: On poursuit sur ce même thème. Prochaine question, Patrice Roy.

Patrice Roy: Oui bien c’est directement en ligne avec ce que vous venez de discuter. Depuis la tragédie de Lac-Mégantic, c’est une évidence, les gens sont très sensibles à la question du transport du pétrole. Monsieur Mulcair, monsieur Duceppe vient de vous accuser de ne pas avoir été tout à fait clair. Je vous donne l’occasion et l’occasion à tous les chefs et je vais la formuler comme ça. Est-ce que vous préférez les pipelines ou les trains?

Hon. Tom Mulcair: Avec un processus complet et crédible d’évaluation environnementale, on va pouvoir inclure toutes les questions, mais surtout inclure les changements climatiques et les gaz à effet de serre. Ça n’a jamais été fait et quand nous, on va faire des règles, ça va être complet, crédible, et inclure les gaz à effet de serre. Sur le transport, sur la sécurité en général, c’est une des principales responsabilités de tout gouvernement, c’est de protéger le public.

Avec monsieur Harper, il a évacué les lois. Il laisse les compagnies ferroviaires s’inspecter elles-mêmes, mais en plus, il laisse les compagnies qui font de la production alimentaire s’inspecter elles-mêmes. C’est pour ça qu’on a eu les deux plus importants rappels de viande avariée de l’histoire du Canada.

Anne-Marie Dussault: Merci.

Hon. Tom Mulcair: Il faut que le gouvernement assume le rôle de protection du public.

Anne-Marie Dussault: Le débat s’ouvre à cinq. Monsieur Harper, vous avez été interpellé par monsieur Mulcair.

Très hon. Stephen Harper: Je pense que les bilans des pipelines sont très sécuritaires, mais avant d’approuver un pipeline le gouvernement a un processus indépendant et scientifique et on poursuit ces recommandations. Par exemple pour le Northern Gateway le comité indépendant a recommandé 200 conditions.

On a mis en vigueur ces conditions pour l’approbation. C’est nécessaire d’avoir des processus indépendants avec une date limite de deux ans. C’est deux ans et c’est nécessaire de suivre les évaluations scientifiques et pas seulement des opinions des politiques.

Elizabeth May: C’est clair que le problème ce n’est pas les pipelines ou les trains. Le problème, c’est le produit et quand on a une stratégie économique où le but c’est l’export de produits fossiles bruts, les produits des sables bitumineux bruts sont plus dangereux pour transport. Un seul accident pétrolier va contaminer tous les cours d’eau et c’est pour Québec c’est très important de protéger le fleuve St Laurent. Ce n’est pas une autoroute de pétrole.

Justin Trudeau: Monsieur Harper a démontré depuis 10 ans qu’il ne comprend pas qu’au 21e siècle l’économie et l’environnement, ça va ensemble. On ne peut pas développer des emplois ou développer nos ressources et les rendre au marché si on n’est pas en train de s’occuper de l’environnement, si on est en train de marginaliser comme il l’a fait le processus d’évaluation, le partenariat avec les communautés des Premières Nations, les partenariats avec les communautés touchées par ces projets.

Nous avons besoin de restaurer la confiance dans un gouvernement qui sera arbitre et non un cheerleader pour les projets de pipeline. C’est pour ça d’ailleurs que monsieur Harper a tellement de misère à avoir cette confiance publique nécessaire pour développer nos ressources et créer des emplois.

Très hon. Stephen Harper: C’est intéressant d’entendre les perspectives de ces partis très négatifs envers le secteur énergétique et les pipelines. C’est tout à fait le contraire quand on a fait le débat à Calgary. Pour nous on encourage les investissements dans le secteur énergétique, mais pour des projets avant l’approbation on doit avoir évaluation scientifique.

Gilles Duceppe: La question c’est de savoir des pipelines ou des trains. Je vous dis Énergie Est cela ne diminue pas le transport ferroviaire puisque ce pétrole-là n’est ni consommé ni raffiné au Québec. Ça va continuer à augmenter et il y avait 500 wagons en 2009 du genre de celui à Lac-Mégantic, en 2013 460,000. C’est ça la réalité.

Moi, la question que je pose aux autres chefs c’est est-ce que ce n’est pas normal que ce qui part sur le territoire du Québec soit décidé par l’Assemblée Nationale du Québec en vertu des recommandations du DAT (ph) et non pas par l’Office Nationale de l’Énergie à Calgary contrôlée par les pétroliers et que ce soit décidé par Ottawa.

Est-ce que ce n’est pas aux Québécois et aux Québécoises de décider ce qui va se passer sur leur territoire et non pas Ottawa sur la recommandation de Calgary?

    Elizabeth May: C’est la même question pour les gens de la Colombie-Britannique. Nous avons la même question. Pourquoi le gouvernement fédéral a exigé que nous acceptons le pipeline Kinder Morgan et le pipeline Enbridge? Parce que le peuple de la Colombie-Britannique sont en solidarité avec le peuple du Québec et dit non aux pipelines avec les produits bruts fossiles.

    Justin Trudeau: La réalité c’est qu’on a besoin de reconnaitre que le Canada a besoin d’une stratégie énergétique, a besoin de coordonner avec les provinces pour montrer du leadership, pour démontrer qu’on peut créer des emplois partout, de la croissance économique, mais de ne pas mettre en danger notre environnement.

    Monsieur Harper a complètement failli. Je comprends que les gens sont inquiets à ce niveau-là et nous devons le faire ensemble.

    Très hon. Stephen Harper: L’idée de l’Énergie Est c’est de remplacer le pétrole étranger avec le pétrole canadien, de faire son développement ici au Canada et d’assurer l’approvisionnement pour tous les Canadiens, mais on aura une évaluation scientifique avant de décider.

    Anne-Marie Dussault: Pas tous à la fois s’il vous plait.

    Gilles Duceppe: C’est ni consommé ni raffiné au Québec.

    Elizabeth May: Nous n’avons pas une raffinerie à Atlantique Canada d’Atlantique. Nous n’avons pas une raffinerie qui a la capabilité de raffiner le produit brut bitumineux. Ça, c’est le problème. Pour raffiner en Alberta, ça c’est la solution.

    Hon. Tom Mulcair: Monsieur Harper parle de création d’emplois. L’oléoduc Keystone XL va exporter 40,000 emplois vers les États-Unis et ce n’est pas mon chiffre. C’est son chiffre. C’est le chiffre qu’il a utilisé pour vendre ce projet-là aux Américains. Monsieur Harper et monsieur Trudeau veulent exporter à l’état brut sans valeur ajoutée nos richesses naturelles.

    Au cours des 15 prochaines années, il va se dépenser à travers le monde $5,000 milliards en énergie propre et renouvelable. On n’est même pas dans le marché parce qu’eux ils n’y croient pas. Nous, on va en faire une priorité, mais on va aussi s’assurer d’ajouter de la valeur à nos richesses naturelles et pas les exporter à l’état brut.

    (discussion entre candidats)

    Très hon. Stephen Harper: Les autres chefs nationaux ne comprennent pas que les exportations créent des emplois à deux côtés de la frontière dans les deux pays. C’est la raison pour laquelle on encourage les exportations, mais voilà l’idéologie protectionniste du NPD.

    (discussion entre candidats)

    Justin Trudeau: Quand on parle des années à venir, il va y avoir énormément de préoccupations avec l’eau et on parle de l’exportation. Or monsieur Mulcair qui aime parler du fait qu’il était ministre de l’Environnement ici au Québec proposait des exportations en vrac de notre eau vers les États-Unis. Alors il faudrait qu’il dit pourquoi il a voulu faire ça quand on parle d’exportation d’eau.

    Anne-Marie Dussault: Il reste peu de temps, quinze secondes pour répondre.

    Hon. Tom Mulcair: C’est spectaculairement factice et ça démontre encore une fois —

    (discussion entre candidats)

    Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau, laissez parler monsieur Mulcair.

    Hon. Tom Mulcair: (discussion entre candidats) les restrictions les plus sévères d’Amérique du Nord. Le résultat c’est (discussion entre candidats). Vous ne comprenez pas qu’il faut avoir des débats parfois parce que vous, quelqu’un doit écrire

    (discussion entre candidats)

    Justin Trudeau: Il continue de dire qu’il ne l’a pas fait. On lui a servi la vérité.

    (discussion entre candidats).

    Hon. Tom Mulcair: Monsieur Trudeau, ne dis pas n’importe quoi.

    Anne-Marie Dussault: Sur le thème de l’environnement, la même question aux cinq chefs. La première riposte ira à Monsieur Duceppe. Yves Boisvert.

    Yves Boisvert: Le transport est responsable d’environ la moitié des émissions des gaz à effet de serre. Plusieurs Canadiens voudraient rouler dans une voiture verte, mais ils sont souvent hors de prix. Est-ce que c’est une bonne idée pour le gouvernement de subventionner ces véhicules-là?

    Gilles Duceppe: Exactement, la proposition que nous avons faite. Le Québec donne déjà des crédits d’impôt pour l’achat d’une voiture électrique ou hybride. Ottawa devrait faire la même chose, accorder des crédits d’impôt pour des voitures hybrides ou électriques et de cette façon-là on réduirait effectivement les gaz à effet de serre. C’est le Québec qui le plus d’autos électriques.

    Très hon. Stephen Harper: Comme je viens de dire, le fédéral investit un milliard de dollars chaque année pour développer de nouvelles technologies; la technologie verte c’est un bon investissement pour le système de transport poursuivant un système de réglementation en collaboration avec les États-Unis pour ce secteur et ça va continuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    Elizabeth May: Peut-être ce n’est pas une très bonne idée. Vous avez prêté $500 millions à Volkswagen en avril, mais quand même nous sommes au début d’une révolution économique, une révolution technologique vers une nouvelle économie verte. Actuellement, nous avons créé déjà plus d’emplois dans les technologies propres que dans les sables bitumineux, déjà.

    Hon. Tom Mulcair: C’est une occasion en or pour le Québec de participer à ça. Nous avons déjà la plus grande proportion d’énergie propre et renouvelable de toute autre juridiction en Amérique du Nord. Profitons-en. On a des technologies de pointe. On peut développer des véhicules électriques ici. Il faut en faire une priorité. Mais il faut aussi croire à un rôle positif pour le gouvernement.

    Monsieur Harper n’y croit pas. On sait qu’il y a une énorme dépense qui va se faire à travers le monde là-dedans. Nous on veut être à l’avant-plan, un champion pour le secteur de fabrication.

    Justin Trudeau: Le Parti libéral du Canada propose des investissements records dans les infrastructures vertes de $20 milliards sur 10 ans. On a aussi des investissements dans l’économie verte, dans la recherche, dans l’augmentation de notre capacité de compétitionner de façon propre partout dans le monde dans notre développement. C’est ce que le Parti libéral a un plan pour faire. Les autres continuent d’en juste parler. Nous on va agir immédiatement.

    Anne-Marie Dussault: Merci. Nous passons maintenant au cinquième  et dernier thème de la soirée, le Canada dans le monde. Jamais peut-être depuis la Deuxième Guerre mondiale les conflits dans le monde et les crises humanitaires n’ont à ce point mis à l’épreuve la stabilité du monde et chaque pays doit faire face à de très lourdes responsabilités.

    Qu’avez-vous à proposer?  Quels sont vos choix?  La question s’adresse à monsieur Trudeau et c’est Patrice Roy qui la pose.

    Patrice Roy: Merci Anne-Marie. Le Canada et c’était un gouvernement libéral s’est engagé en Afghanistan avec un lourd sacrifice en vies humaines et en blessés, inutile de le rappeler, on le sait tous. Monsieur Trudeau comme monsieur Mulcair, vous pensez qu’il faut cesser les bombardements contre le groupe armé islamique en Iraq et en Syrie.

    Question j’espère la plus simple possible même si c’est un problème complexe, si on refuse de se battre contre les horreurs de l’état islamique, contre quoi et contre qui le Canada ira se battre?

    Justin Trudeau: Le Parti libéral est très clair. Le Canada a un rôle important à jour dans la lutte contre l’état islamique y compris un rôle militaire. Nous croyons que comme on a fait en Afghanistan nous pouvons faire de la formation sur le terrain avec nos militaires des forces armées locales.

    On sait depuis bien des années que quand on envoie des troupes ou des interventions occidentales dans cette région-là ça finit toujours par causer autant de troubles sinon plus que ça règle. C’est pour ça que le Canada se devrait d’aider de former les armées locaux, à arrêter le bombardement, à faire beaucoup plus au niveau humanitaire et surtout réfugié.

    C’est pour ça que ça fait six mois que le Parti libéral demande au gouvernement d’amener immédiatement 25,000 réfugiés syriens. Le Canada a toujours été un pays engagé dans le monde. On a perdu beaucoup de plumes depuis 10 ans de monsieur Harper. Nous devons reprendre notre place  pour avoir un impact positif dans la lutte pour la sécurité et pour aider les gens dans la détresse.

    Anne-Marie Dussault: Première riposte à Monsieur Duceppe.

    Gilles Duceppe: Bien sûr qu’il faut donner la priorité à l’aide humanitaire. Cependant, il arrive des moments dans l’histoire où il faut intervenir militairement. J’ai rencontré je ne sais combien de gens qui ont reproché au Canada et à beaucoup d’autres pays de ne pas avoir intervenu au Rwanda.

    On en a tiré la leçon. Le Canada est intervenu à Kosovo avec des frappes militaires. Rappelons-le parce qu’il y avait un génocide qui se produisait et on a accueilli des Kosovars ici, 6,000 en quelques semaines.

    On pourrait accueillir très rapidement les 10,000 Syriens, non pas attendre 2018, mais on ne peut pas faire d’aide humanitaire, cogner à la porte de l’état islamique et dire non, on va apporter de l’aide humanitaire. Les principales victimes de l’état islamique, l’armée islamique sont des musulmans, des femmes, des filles. On ne peut pas laisser les crimes contre l’humanité se perpétuer sous prétexte qu’on n’intervient pas militairement.

    Anne-Marie Dussault: Monsieur Harper.

    Très hon. Stephen Harper: On poursuit une politique équilibrée pour les réfugiés et pour l’aide humanitaire pour les millions qui restent dans la région et surtout aussi la mission militaire contre le soi-disant État islamique. Il y a une soixantaine de pays qui sont impliqués dans cette mission. Ce groupe a l’intention d’utiliser la Syrie et l’Iraq comme une base pour des opérations terroristes contre le monde y compris le Canada.

    C’est une grande menace à notre pays. C’est la raison pour laquelle nous sommes là avec nos alliés. C’est nécessaire de continuer la pression contre ce groupe terroriste.

    Elizabeth May: C’est nécessaire. C’est absolument nécessaire de faire les choses qui sont utiles et c’est inutile d’avoir le bombardement contre l’État islamique. Ce n’est pas la guerre civile. Ce n’est pas causé par l’état islamique. La crise humanitaire est causée par le dictateur Bashar Assad, la guerre civile est causée par le dictateur Bashar Assad avec son bilan meurtrier.

    Il a tué huit fois plus de gens que l’état islamique. Dans cette guerre civile, il y a des groupes horrifiques. Il y l’état islamique qui était contre Bashar Assad aussi. Al Qaeda contre Bashar Assad, (inaudible) contre Bashar Assad et avec Bashar Assad la Hezbollah. Il n’y a pas un groupe là pour donner l’appui. C’est seulement nécessaire de travailler pour la paix et pour arrêter le financement de l’état islamique.

    Hon. Tom Mulcair: Oui, le Canada peut jouer un rôle. Il faut couper les vivres à la source, arrêter que l’argent s’y rende, arrêter que les armes s’y rendent et s’assurer que les combattants étrangers s’y rendent pas. Mais pour ce faire, il faudrait que le Canada signe le traité international sur le trafic d’armes.

    Nous sommes le seul membre de l’OTAN de ne pas l’avoir signé. Pour ce qui est du projet de loi C51 totalement silencieux sur la radicalisation qui est une source justement de ces combattants étrangers. Nous sommes opposés à un rôle de combat actuel en Iraq et en Syrie et on le dit clairement.

    Pas de demi-mesures. Nous sommes plutôt d’accord avec les Verts sur cette question-là. On ne participera pas à cette guerre.

    Très hon. Stephen Harper: Ce n’est pas nécessaire de choisir entre l’aide humanitaire et la mission militaire. On doit faire les deux et on fait les deux. C’est la même chose avec la sécurité et la liberté. Ce n’est pas nécessaire de choisir. On doit faire les deux dans ce monde dangereux. C’est ce que nous avons fait.

    Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau.

    Justin Trudeau: Monsieur Harper a toujours parlé de ça, mais la réalité qu’il n’est pas en train d’investir comme il faut dans nos forces armées. Il n’est pas en train d’obtenir les équipements nécessaires. Il n’est pas en train de s’occuper de nos anciens combattants quand ils reviennent et il n’est pas en train de faire l’aide humanitaire ni l’aide aux réfugiés qu’on devrait avoir.

    Le Canada fut jadis un pays respecté dans le monde pour ses interventions, pour son engagement dans le monde et depuis 10 ans avec monsieur Harper on s’y est retiré. On est devenu plus mesquin, moins canadien à l’échelle internationale. Il faut que ça change.

    Très hon. Stephen Harper: C’est ridicule. On rebâtit les forces armées après la décennie de noirceur pour nos forces militaires de l’ancien gouvernement libéral. Il est essentiel de faire ces investissements et de participer dans le monde. Pour la question des réfugiés on a déjà dit plus de réfugiés, plus vite, mais en protégeant toujours notre sécurité et en assurer la sélection des réfugiés les plus vulnérables pour notre pays.

    Gilles Duceppe: Il faudrait être conséquent, monsieur Harper, cependant. Quand on se bat contre l’état islamique, le soi-disant état islamique, il faut savoir que l’idéologie qui est prônée là a été financée et promue par l’Arabie Saoudite et on envoie des milliards pour des milliards d’armes à l’Arabie Saoudite.

    Est-ce que ce n’est pas cohérent de dire ça suffit entre autres en passant seulement à Raïf Badawi, de dire ça suffit, on cesse la vente d’armes à l’Arabie Saoudite. Ça fait conséquent avec la position que l’on a dans cette lutte contre l’état islamique, l’armée islamique comme la Suède l’a fait.

    Très hon. Stephen Harper: C’est nécessaire aussi de contrer le financement de l’état islamique et les autres alliés travaillent sur ça. Comme nous travaillons sur la radicalisation, le Canada a le programme d’anti-radicalisation et d’intégration.

    Gilles Duceppe:Et la vente d’armes à l’Arabie Saoudite est-ce qu’on ne devrait pas cesser ça?  La question est claire. Je ne vous demande pas de me raconter toutes sortes d’histoires. La question est précise. Est-ce qu’on ne devrait pas cesser de vendre des armes à l’Arabie Saoudite?

    Anne-Marie Dussault: Vingt secondes monsieur Harper.

    Très hon. Stephen Harper: Nous avons le plus grand contrat d’exportation dans l’histoire au Canada. Nos alliés allant faire la même chose. Ce n’est pas un appui pour l’état islamique. C’est un appui pour un allié et pour notre industrie.

    Gilles Duceppe: Alors l’Arabie Saoudite est un gros allié. Très bien. J’en ferai note.

    Justin Trudeau: On a un gouvernement qui continue de parler de nos forces armées, de vouloir utiliser les forces armées comme appui pour son agenda de peur et de sécurité, mais il ne lui donne pas les outils nécessaires. Nous proposons d’annuler les F-35, d’investir dans la marine canadienne et de s’occuper de nos anciens combattants comme eux ils n’ont pas fait depuis 10 ans.

    Elizabeth May: Monsieur Harper a fait les choses dans le changement des lois pour immigration et réfugiés qui rend le système absolument comme un cauchemar. C’est impossible d’aider les réfugiés maintenant. Au contraire dans le temps passé pour aider les peuples de Vietnam. On doit changer les lois et aussi garantir la sécurité.

    Hon. Tom Mulcair: Avant de s’engager à mettre nos militaires en danger il faut avoir un mandat clair, une stratégie de sortie et à la hauteur des risques encourus par nos militaires et par leurs familles. J’écoutais monsieur Trudeau toute à l’heure parler du fait qu’il faut arrêter la politique de peur de monsieur Harper. Il a voté pour le projet de loi 51 parce qu’il avait peur de monsieur Harper.

    Anne-Marie Dussault: Question de relance par Yves Boisvert et vous aurez l’occasion de continuer sur ce thème.

    Yves Boisvert: On fait face ces jours-ci à la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre Mondiale en Europe. Monsieur Harper, qu’est-ce que vous répondez à l’ancien Chef d’état majeur de l’armée canadienne, Rick Hillier, selon qui la question de la sécurité ce n’est qu’un prétexte que vous utilisez pour ne pas agir, que le Canada n’en fait pas assez et qu’on pourrait même aller jusqu’à accueillir 50,000 réfugiés d’ici la fin de l’année.

    Très hon. Stephen Harper: Quand on a vu la photo de ce garçon sur la plage tout le monde a été touché par ça. Je me souviens de mon fils Benjamin au même âge en courant sur la plage. On est tous touché par ça, mais on doit répondre d’une façon généreuse et responsable.

    Même avant ces manchettes j’ai déjà annoncé plus de réfugiés que nous accepterons de cette région. J’ai annoncé maintenant un système plus vite. J’ai annoncé l’aide humanitaire, un fonds de contrepartie pour la région pour encourager les dons. En même temps on doit – ce n’est pas le temps de juste ouvrir les portes. Ce n’est pas responsable.

    On doit maintenir notre système de sélection, de sélectionner des groupes prioritaires et d’assurer notre sécurité.

    Justin Trudeau: Ça fait des années qu’on est à la Chambre des Communes à regarder monsieur Harper dire qu’il est en train d’aider les réfugiés, mais de ne rien faire. Il rate toutes les cibles, même très modestes, qu’ils ont mis de l’avant. Il est temps que le Canada redevient un pays qui accueille les gens en détresse.

    On a toujours su équilibrer la sécurité avec cette générosité. Ça n’a jamais été question. Il utilise comme distraction, comme monsieur Boisvert l’a souligné et il continue d’esquisser la question de pourquoi le Canada n’est pas en train d’être le pays que les gens à travers le monde ont toujours vu le Canada comme étant.

    Gilles Duceppe: Moi je crois qu’on devrait s’inspirer de ce qui s’est passé au Kosovo. On est intervenu militairement, mais on est intervenu pour accueillir ici les Kosovars très rapidement en peu de semaines en le faisant avec la Croix Rouge, en le faisant avec les provinces.

    Les représentants de chacune des provinces, le Ministre d’Immigration là où il y en a ont rencontré le fédéral, ont établi les cibles parce que ces gens-là vont vivre quelque part. Dans les provinces, dans les municipalités, les provinces sont prêtes. Les municipalités sont prêtes. La Croix Rouge est prête. C’est le fédéral qui n’est pas prêt.

    Elizabeth May: C’est vrai. C’est clair que le gouvernement fédéral n’a pas réussi dans leur engagement pour l’acceptance (sic) de 10,000 réfugiés. C’est clair que le surplus budgétaire est réalisé de l’année passée avec les décisions d’arrêter les dépenses, presque $9 milliards de dépenses. Ça inclut les dépenses. C’est accepté dans le budget. Ils ont arrêté les dépenses pour aider les réfugiés et aussi pour les communautés autochtones et aussi pour les investissements des infrastructures.

    Très hon. Stephen Harper: Parlons franchement du bilan. Nous avons accueilli un quart de million de réfugiés depuis notre arrivée en fonction. C’est un des programmes le plus généreux du monde. On accepte des réfugiés de tous les coins du monde y compris déjà 23,000 de la Syrie et de la région.

    Mais ce n’est pas responsable de juste de dire qu’on va ouvrir les vannes. Ce n’est pas une approche responsable. On a une approche généreuse, équilibrée, mais aussi responsable et réfléchie.

    Hon. Tom Mulcair: Cela a été démenti et prouvé que c’est complètement faux les chiffres que monsieur Harper est en train de nous mettre ici ce soir. Ce petit garçon-là il avait un nom. Il s’appelait Alan Kurdi. Sa famille avait essayé à travers un de nos députés de commencer le processus et tout ça c’était donné au ministre Alexander.

    Après coût évidemment ils ont essayé de faire des nuances, mais la réalité c’est que le Ministre Alexander ne fait rien. Il a demandé a notre député d’apporter ça plutôt que de soulever ça à la période des questions. On a essayé. La réalité madame Dussault c’est que Chris Alexander ne dit pas la vérité aux journalistes, ne dit pas la vérité aux Canadiens depuis le début de ça.

    Les Nations Unies ont demandé au Canada d’accepter 9,000 d’ici Noel. Il faut le faire. Les Nations Unies nous ont demandés d’amener 46,000 au cours des prochaines années. Nous allons le faire.

    Très hon. Stephen Harper: C’est déjà prouvé. Le NPD devrait s’excuser à monsieur Alexander.

    Hon. Tom Mulcair: C’est vous qui devriez vous excuser monsieur Harper.

    Justin Trudeau: Nous avons longtemps proposé d’amener 25,000 réfugiés syriens immédiatement, oui en s’occupant de la sécurité, mais aussi en sachant que c’est comme ça que le Canada a été bâti que ce soit les Vietnamiens venus à la fin de la guerre de Vietnam où on en a accepté presque 60,000.

    Cela a eu un impact extrêmement positif et on voit souvent ça ici à Montréal avec bien des communautés. On a besoin d’être une fois de plus le pays généreux qu’on a été. Monsieur Harper quand les réfugiés arrivent il leur enlève leur système de santé. Il leur enlève la capacité d’élever bien leurs enfants en sécurité et en santé. Ce n’est pas ça la générosité qu’on doit avoir en tant que pays.

    Très hon. Stephen Harper: Ce n’est pas vrai. On a un système de santé pour nos réfugiés, pour nos nouveaux immigrants, mais quand on a été rejeté par le système parce qu’on a fait une prétention fausse, c’est là qu’on coupe. On ne doit pas leur donner un système de santé meilleur pour les prétendeurs que pour les Canadiens.

    Gilles Duceppe: Moi j’ai proposé au tout début de cette crise de dire qu’il ne fait pas en faire une question partisane, de réunir les gens de tous les partis, de travailler en concert avec la société civile. Je parlais de la Croix Rouge, de travailler avec les provinces, avec les municipalités. C’est ça qu’il faut faire.

    On l’a fait dans le cas de Kosovo avec succès, avec succès. On a évité une génocide là-bas. Il y a des crimes contre l’humanité. Ce sont les femmes les musulmanes qui en sont les premières victimes. Je pense monsieur Harper vous devriez agir rapidement et qu’on cesse de faire de la partisanerie sur ça puis qu’on s’occupe des gens qui souffrent, des femmes en premier.

    Anne-Marie Dussault: Vingt secondes monsieur Harper.

    Très hon. Stephen Harper: Notre gouvernement, notre pays répond d’une façon compatissante, généreuse et réfléchie. Les autres partis disent toujours plus de réfugiés, plus vite, plus de chiffres, mais on a un chiffre qui est très généreux et on agit d’une façon responsable.

    Justin Trudeau: Il y a juste monsieur Harper qui pense qu’il est en train d’agir de la façon que le Canada a toujours agi à l’échelle internationale. On a été un pays qui a bénéficié énormément des vagues successives des réfugiés et d’immigrants et c’est son gouvernement qui est en train de refermer les portes du Canada.

    Elizabeth May: Actuellement le système pour aider les réfugiés ne marche pas. Comme députée j’ai travaillé avec les Syriens canadiens dans ma communauté. C’est vraiment difficile parce qu’il y a trop de règlements.

    Anne-Marie Dussault: Cinq secondes chacun, monsieur Mulcair.

    Hon. Tom Mulcair: Les Canadiens veulent un gouvernement qui représente leurs valeurs à l’international. Ça manque cruellement avec monsieur Harper.

    Très hon. Stephen Harper: On a déjà annoncé des réformes au système des réfugiés pour accepter des réfugiés plus vite.

    Anne-Marie Dussault: C’est déjà le moment dans ce thème le Canada dans le monde d’une question pour vous cinq avec 25 secondes pour répondre. Patrice Roy va poser cette question.

    Patrice Roy: Sur le thème comment condamner l’inacceptable je vous ramène par exemple autrefois le Canada jouait un rôle actif contre l’apartheid et dans le monde Brian Mulroney pour ne pas le nommer.

    L’Arabie Saoudite doit décapiter et crucifier sous peu un jeune homme de 21 ans qui a comme seul crime manifesté contre le régime il y a quatre ans. Ça fait le tour du monde aujourd’hui. Seriez-vous prêt à imposer des sanctions contre l’Arabie Saoudite si elle procède comme prévu à l’exécution.

    Je vous donne un exemple de sanctions, par exemple annulation de contrats militaires. On a vend pour $15 milliards, le Canada a vendu pour $15 milliards de blindés l’an dernier.

    Anne-Marie Dussault: Monsieur Mulcair, première riposte.

    Hon. Tom Mulcair: On a un exemple encore plus proche de chez nous,  Raïf Badawi. J’ai eu l’occasion de rencontrer sa femme et ses enfants vivre à Sherbrooke. C’est indigne et c’est complètement barbare d’imposer des peines de flagellation comme ça. Il faut que le Canada continue à suivre un modèle qu’on a déjà suivi:  regarder le bilan des droits humains avant de conclure une vente. Monsieur Harper ne le fait plus.

    Gilles Duceppe: Je l’ai dit tantôt. Il faut interrompre les ventes à l’Arabie Saoudite. Il y a le cas du jeune homme qui serait décapité, c’est incroyable et Raïf Badawi aussi. On doit intervenir. On doit dénoncer également l’élection d’un représentant de l’Arabie Saoudite à la tête de la Commission des droits de la personne aux Nations unies. C’est une moquerie que d’élire quelqu’un d’un tel pays à la tête de ce qui devrait être un comité qui s’occupe des droits de la personne.

    Très hon. Stephen Harper: On a toujours dénoncé ces incidents comme ça, ces traitements comme ça. On est pour les droits de la personne à travers la planète. C’est la même chose pour le cas de Monsieur Badawi. Notre gouvernement a dénoncé ça. Nous avons indiqué que nous accepterons monsieur Badawi qui n’est pas un citoyen canadien à n’importe quel moment, mais ce n’est pas juste de punir des travailleurs d’une usine à London pour ça. Ce n’est pas le gros bon sens.

    Justin Trudeau: Le Canada a toujours pu faire plus pour influencer la situation dans le monde en travaillant avec les autres pays. Or depuis 10 ans on a tellement perdu que tout simplement de dénoncer ce n’est plus assez. Nous nous devons de travailler avec nos alliés pour exiger à l’international que les pays commencent à se comporter de façon pour respecter beaucoup plus les droits humains et le Canada malheureusement n’a plus la voix qu’on avait avant que monsieur Harper devienne premier ministre.

    Elizabeth May: C’est clair que nous avons allié avec l’Arabie saoudite et ignoré l’abus des droits humains, ignoré l’abus dans le pays et en même temps nous avons vendu des armements vers l’Arabie Saoudite. C’est affreux et on va le terminer.

    Anne-Marie Dussault: Merci Madame et merci à vous cinq. C’est le temps venu de vous entendre avec votre conclusion de ce débat de ce soir. Vous avez chacun une minute pour le faire. Le tirage au sort a désigné monsieur Harper pour commencer.

    Anne-Marie Dussault: Le temps est venu de, de vous entendre avec votre conclusion de ce débat de ce soir. Vous avez chacun une minute pour le faire. Le tirage au sort a désigné monsieur Harper pour commencer.

    Très hon. Stephen Harper: Merci beaucoup. Chers amis, les situations économique et politique mondiales demeurent très inquiétantes. Ce n’est pas le temps de jouer avec notre économie ni avec notre sécurité. Qui est le choix de cette élection est clair. Qui est prêt à bâtir un pays sécuritaire et qui – pour protéger notre économie. Nous avons un plan de réduction de taxes et d’impôts, de dépenses abordables et efficaces et d’un budget équilibré.

    Les Québécois et tous les Canadiens veulent des baisses d’impôts, des emplois stables, un bon avenir pour leurs enfants, une bonne retraite pour nos aînés. Ils veulent que nous, les nouveaux citoyens prêtent serment avec visage, à visage découvert. Ce sont des valeurs des Québécois, ce sont des valeurs canadiens. (sic)  C’est aussi le bilan et les priorités de notre gouvernement conservateur.

    Le 19 octobre, votez pour protéger notre économie, protéger notre sécurité et proté-, protéger nos valeurs.

    Anne-Marie Dussault: Merci monsieur Harper. Monsieur Trudeau.

    Justin Trudeau: Vous venez d’entendre monsieur Harper vous dire qu’au fond, on peut pas faire mieux. Moi je suis pas en accord avec lui. Et, de Sept-Îles à Sherbrooke, de, à, de, jusqu’à Saint-Élie-de-Caxton, jusqu’à Moncton, jusqu’à Saint-Boniface, les gens m’ont dit à travers le pays qu’ils sont pas d’accord avec monsieur Harper. On peut faire mieux.

    J’ai un plan qui va créer des emplois, qui va avoir un impact direct dans vos vies. On va baisser les impôts pour la classe moyenne, on va donner des allocations plus généreuses aux familles et on va faire des investissements historiques dans vos communautés. C’est un plan qui va créer des emplois et de la croissance économique et qui va mettre plus d’argent dans vos poches et ça commence tout de suite.

    Monsieur Mulcair pense qu’on peut attendre des années. Il a tort. Le moment pour investir, c’est maintenant. Retroussons-nous les nan-, les manches, nous pouvons faire mieux. Ensemble, avec votre appui, nous allons faire mieux.

    Anne-Marie Dussault: Monsieur Trudeau, merci. Monsieur Mulcair.

    Hon. Tom Mulcair: Tous les jours, nous voyons les inégalités et les injustices grandir tandis que les emplois de qualité et le filet social disparaissent peu à peu. Tous les jours, des menaces à la paix et à l’environnement à l’échelle de la planète nous interpellent. Ce sont là nos vrais défis comme société. Quel héritage allons-nous laisser à nos enfants et à nos petits-enfants?  Un pays fermé, guerrier et pollueur?

    Au NPD, nous avons commencé quelque chose en 2011 et j’ai tellement hâte que les progressistes du Québec et du reste du Canada puissent travailler ensemble pour bâtir l’avenir de nos rêves. Avec mon expérience de 35 ans au service des citoyens, comme votre premier ministre, je prends l’engagement de continuer de me tenir debout pour vous.

    Au NPD, nous avons le leadership et l’expérience pour battre et remplacer Stephen Harper avec un gouvernement qui nous ressemble et qui nous rassemble.

    Anne-Marie Dussault: Merci.

    Hon. Tom Mulcair: On continue.

    Anne-Marie Dussault: Merci monsieur Mulcair. Madame May.

    Elizabeth May: Merci. Encore une fois ce soir, nous avons vu les autres chefs qui se chamaillaient. Les électeurs sont vraiment fatigués de ce type de politique. Moi aussi. Je fais les politiques, je fais la politique autrement. C’est clair que maintenant, après la décennie de destruction par monsieur Harper, nous avons le grand rattrapé à faire. C’est clair que ces, pardonnez-moi, la grande rattrapage à faire. C’est urgent.

    C’est urgent que nous mette (sic) sur pieds encore les lois pour les protections d’environnement, pour suivre les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation, d’investir dans les infrastructures des municipalités, d’alléger les dettes d’étudiantes, d’agir contre les gaz effet de serre. (sic)  Tout c’est possible. Votez pour les Verts. Votez pour vous.

    Anne-Marie Dussault: Merci madame May. Le mot de la fin, monsieur Duceppe.

    Gilles Duceppe: Bien merci. Ce soir, on a enfin parlé des enjeux qui vous préoccupent. J’ai parcouru tout le Québec pour allez à votre encontre. Je vous ai écouté pour bien comprendre vos inquiétudes, vos aspirations, vos espoirs. On a parlé les oléoducs qui vous inquiètent, de l’assurance-emploi, de la gestion de l’offre. On a parlé de santé, de relance économique plutôt que d’austérité.

    On a parlé des droits de la femme, du droit à la pleine égalité. Vous m’avez beaucoup parlé de votre opposition au vote à visage couvert, de votre volonté comme Québécoises et Québecois qu’on se tienne debout. Vous avez vu ce soir que nous formons le seul parti qui représente vraiment le Québec sur toutes ces questions.

    Pour ma part, je suis revenu par conviction pour le Québec, parce que je crois, moi aussi, qu’on a tout à gagner à se tenir debout tous ensemble. Vous pouvez compter sur moi. Moi je compte sur vous. Bonne fin de soirée.

    Anne-Marie Dussault: Merci, monsieur Duceppe. C’est sur ce, cette note que se termine ce grand débat qui est le seul débat à vous réunir tous les cinq. Alors au nom de tous ceux qui ont suivi le débat ce soir sur toutes les plateformes à travers le pays, un immense merci. C’était un grand privilège de vous entendre tous les cinq ensemble sur le plateau de Radio-Canada, et en partenariat avec La Presse.

    Merci beaucoup et bonne fin de campagne. On va vous suivre à trace, c’est certain grâce à des collègues journalistes comme Yves Boisvert et Patrice Roy. Merci beaucoup à tous les deux. Mesdames, messieurs, ne manquez pas le grand rendez-vous électoral du 19 octobre prochain. J’espère que ce déra-, ce débat vous aurez inspiré et vous aura motivé à aller voter le 19 octobre pour exercer votre droit démocratique. Très bonne fin de soirée. Au revoir. À la prochaine.

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